YOUTUBE EELV / CONSEIL MUNICIPAL / 16 OCTOBRE 2025
Chers collègues,
Les Ecologistes voteront ce vœu sur la Cité Bergère. Et nous demandons même d’aller plus loin.
Monsieur le Maire, je vous invite à acheter cette parcelle. Oui, à l’acheter, comme Georges Frêche l’avait fait autrefois pour le Parc Clemenceau. Achetez-la pour en faire un parc nourricier, sur l’avenue Saint-Lazare.
Après la Friche à Mimi à Figuerolles, après le Clos Lauzier avenue du Pont Trinquat, ne laissez pas la Cité Bergère disparaître sous le béton.
Car aujourd’hui, 80 % du territoire montpelliérain est déjà urbanisé. Il est temps de fermer le robinet du béton et du bitume. Préserver les derniers espaces naturels et agricoles, ce n’est plus un luxe. C’est une nécessité vitale pour que Montpellier reste vivable.
La Cité Bergère, ce n’est pas un simple terrain. C’est une terre nourricière. Ces terres maraîchères fournissent des produits frais et locaux, en vente directe aux habitants du quartier. Ce lieu participe à l’essor d’une alimentation saine et transparente, répondant aux attentes croissantes des citoyens qui veulent consommer local et savoir ce qu’ils mettent dans leur assiette.
En plus de nourrir, la Cité Bergère tisse du lien social et contribue à réduire l’empreinte carbone de notre alimentation.
Mais sa valeur va bien au-delà de l’assiette. Avec les vagues de chaleur qui s’intensifient (jusqu’à 50°C d’ici 2050), ces terres agricoles sont de véritables îlots de fraîcheur. Elles régulent le climat urbain, réduisent la température, et offrent un refuge à la biodiversité. Alors que les populations d’oiseaux en milieu urbain ont chuté de 30 % en 40 ans, ces espaces deviennent vitaux.
Ces espaces ne sont pas des vides à combler, mais des poumons à préserver. Ils apaisent, ils favorisent le bien-être, ils réduisent l’anxiété et participent à la résilience de la ville. Chaque mètre carré de sol vivant est un capital pour l’avenir. Parce qu’un sol imperméabilisé, c’est un sol perdu à jamais.
Le modèle actuel, basé sur la croissance infinie et la bétonisation à tout prix, est une impasse. Fermer le robinet du béton n’est pas un choix radical, c’est un geste vital.
Les habitants, eux, l’ont bien compris. Leur pétition a déjà recueilli plus de 26 000 signatures.
Ils se mobilisent, ils défendent ce lieu unique, et nous les soutenons pleinement. Préserver la Cité Bergère, c’est préserver notre capacité à respirer.
Permettez-moi, Monsieur le Maire, un retour dans le passé. Il y a vingt ans, à Clemenceau, après le départ du commissariat, un espace rare, plus de dix hectares, était menacé par des projets immobiliers. Une mobilisation citoyenne, menée par l’association PAVé et les écologistes, dont Jean-Louis Roumegas,
s’est battue pendant huit ans pour créer ce qui est devenu le Parc Clemenceau. À l’époque, Georges Frêche dénonçait “le parc le plus cher de France”. Mais il a fini par entendre la voix des habitants.
Et aujourd’hui, qui pourrait imaginer l’avenue Clémenceau sans son Parc ? Personne.
Alors, Monsieur le Maire, ayez le même courage, le même geste. Sauvez la Cité Bergère. Achetez cette parcelle, même au prix fort, et faites-en un parc nourricier, où les écoles, les habitants, les enfants, viendront cultiver, récolter, se ressourcer.
Préserver la Cité Bergère, c’est faire respirer Montpellier.
