Le conseil municipal de Montpellier se déchire sur le jumelage avec la ville israélienne de Tibériade

Midi Libre / 25 juin 2025
Guillaume Richard

Un vœu de la Mupes, demandant la suspension des liens qu’entretient Montpellier avec la ville israélienne, a été retoqué. La majorité en a proposé un « pour la paix et le respect du droit international au Proche-Orient », adopté à l’unanimité.

Lancé il y a 42 ans, le jumelage entre Montpellier et Tibériade traverse une grave crise. Si le maire de la ville israélienne était présent à Grammont il y a deux ans, pour la Journée de Jérusalem, la dénonciation par la majorité municipale de « crimes de guerre commis à Gaza » rend improbable de nouveaux contacts.

Au nom de la Mupes, Alenka Doulain a d’abord formulé un vœu afin de proposer la suspension du jumelage. « Il y a des moments où la neutralité devient complicité. Le peuple palestinien est victime d’un massacre sans précédent, qualifié de génocide par des experts de l’Onu. Il faut mobiliser tous les leviers pour faire pression sur Israël ». Ce vœu a obtenu six voix pour.

Le maire Michaël Delafosse, qui avait appelé à voter contre, se refuse à rompre le lien avec Tibériade. « Les peuples ne sont pas leurs dirigeants. Sinon, que fait-on avec Chengdu (Chine) ou même Louisville (États-Unis) ? Si on coupe tous les ponts qui permettent de dialoguer… »

« Une logique de négation du peuple palestinien »

Hier, les groupes majoritaires de la Ville ont déposé un vœu « pour la paix et le respect du droit international au Proche-Orient », lu par Julie Frêche et voté à l’unanimité.

Il condamne « toutes les formes de violence à l’égard des civils » (qu’ils soient israéliens le 7 octobre 2023 ou gazaouis depuis cette date). « Nous dénonçons également la politique d’occupation, de colonisation et de répression du gouvernement israélien, ainsi que le suprémacisme assumé de la coalition dirigée par Benyamin Netanyahou, qui s’inscrit dans une logique d’annexion, d’exclusion et de négation du peuple palestinien ».

« Ce conflit menace la cohésion de notre pays »

« Vous dressez un parallèle entre l’attentat du 7 octobre commis par des terroristes, que tout le monde condamne, et une épuration ethnique organisée par un État, a critiqué Coralie Mantion. Après avoir nié l’apartheid, vous n’utilisez pas les mots islamophobie et génocide. C’est pourtant de cela qu’il s’agit ».

« Ce conflit est en train de menacer la cohésion de notre pays, s’est inquiété le maire. Mme Doulain, je vous laisse à vos silences quand les banderoles sont abjectes. Mais si vous êtes visée un jour, vous trouverez toujours ma solidarité ».

Alenka Doulain a répliqué en lançant une pétition (sur qomon.org). Objectif : « réunir 8 500 signatures de Montpelliérains pour dire stop au jumelage Montpellier-Tibériade. »