« Une bombe sanitaire en plein cœur de Montpellier » : des élus écologistes montent au front contre un projet « d’incinérateur de déchets plastiques »

MIDI LIBRE / 13 JUIN 2025

Yannick POVILLON

Le député Jean-Louis Roumégas et d’ex-membres de la majorité de la Métropole de Montpellier dénoncent un projet « dangereux » au cœur du quartier de la Croix d’Argent et appellent à en faire un enjeu central des municipales de 2026.

Ils n’entendent pas laisser passer ce qu’ils qualifient de « bombe sanitaire à retardement ». Ce vendredi 13 janvier, emmenés par le député EELV Jean-Louis Roumégas, des militants écologistes ont lancé une nouvelle offensive contre le projet de chaudière CSR dans le quartier de la Croix-d’Argent, qu’ils dénoncent comme un « incinérateur de déchets plastiques ». Distribution de tracts, affichage militant autour des halles Plaza : le message est clair, et le ton désormais résolument politique.

« Prêt à perdre votre respiration ? », peut-on lire sur les affiches. L’objectif est d’alerter les habitants sur les risques sanitaires liés à cette usine, censée brûler entre 30 000 et 45 000 tonnes de déchets par an, « majoritairement du plastique broyé », selon eux. « En plein cœur de ville, c’est plus qu’une ineptie, c’est un danger public », tonne Jean-Louis Roumégas, fraîchement revenu de la Conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice, où un traité mondial contre la pollution plastique vient d’être adopté.

Un projet devenu ligne de fracture politique

Sur le terrain, les anciens membres de la majorité municipale ne mâchent plus leurs mots. « Il y a un déficit d’information criant. Les habitants n’ont pas idée du danger que représente ce projet », déplore François Vasquez, ex-vice-président métropolitain chargé de la gestion des déchets, qui a claqué la porte il y a plusieurs mois.

Même constat du côté de Coralie Mantion, également démissionnaire, qui dénonce une gabegie financière : « La Métropole s’apprête à engloutir 100 M€ pour construire cette usine à côté d’Amétyst, alors qu’il faudrait investir dans la réduction des déchets à la source. »

Pour les militants, la bataille du CSR sera l’un des grands enjeux des municipales de 2026. Et l’échéance pourrait bien commencer à se jouer dès cet été : un premier bras de fer est attendu le 16 juillet en conseil de Métropole, lors de l’examen de la nouvelle délégation de service public (DSP) pour la transformation de l’usine de méthanisation Amétyst.

« Ce projet doit être stoppé. Il engage la santé des Montpelliérains pour des décennies », conclut Jean-Louis Roumégas, qui pointe aussi la responsabilité du nouveau vice-président à la gestion des déchets, le maire Insoumis de Grabels René Revol. Le combat ne fait que commencer…