Faut-il sauver la ZFE de Montpellier ?

A partir du 1er janvier 2025, les véhicules Crit’air3 ne pourront plus rouler dans la ZFE* montpelliéraine.
Or, la loi a prévu une flexibilité de la mise en place de la ZFE dans plusieurs métropoles, dont Montpellier. Nous ne sommes donc pas dans l’obligation d’appliquer sur notre territoire, l’interdiction aux vieux véhicules, contrairement à Paris ou Lyon.

La ZFE n’a pas pour intention de développer des alternatives vertueuses et de réduire la dépendance à la voiture. Elle a pour but uniquement le renouvellement du parc automobile dans l’objectif de l’amélioration effective de la qualité de l’air pour la santé publique.

Or, le Maire-Président de Montpellier, Michael Delafosse veut obstinément construire le COM, autoroute intracommunautaire (trafic induit extrêmement polluant) et deux incinérateurs de déchets (plastiques et boues d’épuration) en ville qui vont impacter durablement la qualité de l’air à cause de « l’effet cocktail ».

Ces mégastructures sont un contre-sens aux objectifs sanitaires exigés car en combinant plusieurs pollutions, elles augmentent les risques sur la santé.

De plus, cette mesure va impacter les personnes les plus précaires qui ne sont pas en capacité financière de changer de véhicule.
Contrairement à la Métropole de Lyon, Montpellier n’a prévu aucune aide financière. Et le gouvernement a prévu de réduire les aides aux voitures électriques dans le budget 2025.

Cette mesure va exclure d’avantage les plus modestes alors qu’ils ont des difficultés à se déplacer.

Cette mesure va également impacter les personnes vivant en dehors de la ZFE. Car notre territoire est aménagé de telle manière que les ruraux et périurbains dépendent de la ville centre.

En l’absence de solution de report modal, en l’absence d’un réseau ferré efficace, des dérogations doivent être mises en place pour les plus précaires, pour ne pas les éloigner plus des services. Un dialogue avec les territoires voisins doit être ouvert, afin de raisonner sur un bassin de vie et non plus en limites administratives.

La ZFE de Montpellier, avec un COM et des incinérateurs est une arnaque à la santé.
Une incohérence qui contraint les ménages à changer de véhicule, alors que leur niveau de vie baisse, pour finalement avoir un air plus pollué qu’avant, sur Montpellier.

Lorsque le Maire-Président parle de qualité de l’air, c’est toujours sans méthode ni vision et aux antipodes d’une écologie de solution.

Il s’agit d’affichage. Une ZFE de principe, hypocrite, injuste et finalement absurde.

Si l’on veut assainir l’air de Montpellier et de sa Métropole, d’autres mesures que la ZFE, sont plus efficaces :

  • Arrêter les projets funestes et coûteux des deux incinérateurs
  • Stopper le projet autoroutier du Contournement Ouest de Montpellier
  • Revoir les sens de circulation des 4 boulevards
  • Développer l’offre de transport public au-delà de la ville centre
  • Mettre en place des Zones à Trafic Limité (ZTL), une mesure concrète qui permet de sortir les voitures de transit et donc de diminuer la pollution de l’air, sans impacter financièrement les ménages
  • Adapter la ville pour les piétons et cyclistes
  • Aménager le grand territoire pour limiter les déplacements

Moins de voitures valent mieux qu’autant de voitures qui pollueraient moins !

L’application pour 2025, de l’Interdiction aux vieux véhicules de circuler, est injuste socialement et absurde écologiquement car combinée avec des mégastructures polluantes et couteuses. Dans ce contexte, sans évaluation des politiques publiques engagées, la mise en place de la ZFE doit être reportée et un plan global, cohérent et concerté sur la pollution de l’air proposé.

*Zone à Faible Émission