Youtube EELV MONTPELLIER / CONSEIL DE METROPOLE / 08 OCTOBRE 2024
Coralie Mantion, élue écologiste, dénonce une politique des mobilités qui ne répond pas à l’urgence climatique. Construire un périphérique autoroutier aujourd’hui est une aberration. C’est une solution du passé. D’un temps où les élus avaient un moteur thermique à la place du cerveau !
5ème, Montpellier est la 5ème ville la plus embouteillée de France, derrière Paris, Marseille, Lyon, Toulouse.
Ces embouteillages engendrent des pertes de temps, du gaspillage de carburant, une augmentation des micros particules et des émissions de CO2.
Ceux-ci impactent donc le climat, l’environnement, la santé de nos concitoyens mais aussi le budget des ménages.
Tout cela n’est ni écologique, ni économique. Il est donc urgent de trouver des solutions.
La solution est dans la diminution du trafic automobile et donc dans le développement d’alternatives qui permettent à tout un chacun de ne plus être dépendant de sa voiture.
Pendant des décennies, on a cru qu’il fallait adapter la ville à la voiture. Aujourd’hui, les habitants souhaitent des villes apaisées, respirables. Il faut donc réadapter la ville et redonne à la voiture sa juste place. Une ville qui donne la priorité à la marche, au vélo et aux transports publics. Pour se déplacer mieux et autrement au quotidien.
Rendre les villes marchables permet de rendre la ville plus sure, plus accueillante, plus sociable. Et ça passe entre autres, par sortir le trafic de transit des quartiers, revoir le plan de circulation. Ce que vous avez fait en partie.
Mais ce plan de circulation n’est pas une réussite partout. Les habitants des 4 Boulevards sont asphyxiés. Il y a urgence à revoir les sens de circulation dans ce quartier pour diminuer le flux incessant des voitures, les accidents, les pollutions. Les riverains des 4 Boulevards méritent autant d’attention que les riverains de la rue Saint Louis.
Autre axe, rendre les villes cyclables car cela permet d’éviter les petits trajets en voiture, de diminuer la pollution de l’air et la pollution sonore.
Il est à noter qu’enfin un plan vélo a été déployé avec de nouvelles pistes cyclables. Mais nous sommes loin d’une ville vraiment cyclable avec des bandes cyclables non sécurisées alors qu’il faudrait des pistes isolées par rapport aux autres usagers, des zones protégées des véhicules motorisés; des carrefours toujours aussi dangereux alors que la peinture au sol est une mise en œuvre rapide. De plus, pour faciliter l’usage du vélo sur les longues distances, l’interdiction des vélos dans le tram est une aberration.
Développer l’offre de transport en commun est indispensable. Mais malheureusement, nous sommes loin d’un service suffisant, avec des tramways bondés, des temps d’attente trop long, des secteurs non desservis. Et au vu de votre objectif 2032 de passer de 18% à 20% de part modale, le déploiement de l’offre des transports publics ne semblent pas être votre priorité.
Il faut augmenter la fréquence de desserte aux heures de pointe, augmenter les plages horaires des bus, augmenter le nombre de ligne. Or, les bus-tram sont retardés car vous avez vidé les caisses de la Métropole.
L’arrivée de la ligne 5 de tramway est une très bonne nouvelle. Mais le tramway ne doit pas rester dans la ville intramuros. Les embouteillages aux entrées de Montpellier découlent des trajets domiciles-travail extérieurs à la première couronne et même au-delà.
Il faut donc œuvrer à déployer le rail.
Nous ne pouvons pas nous contenter de la ligne ferroviaire du littoral. Il y a urgence pour le climat, pour l’emploi, pour le rééquilibrage du territoire de développer l’étoile ferroviaire de Montpellier. Il est de votre devoir de lancer rapidement des études sur les lignes : Montpellier – Sommières – Alès, Montpellier- Paulhan et Montpellier-Lodève pour créer une véritable étoile ferroviaire. Car les besoins de mobilité vont au-delà des périmètres administratifs.
Malheureusement, la seule solution que vous prônez est la réalisation du Contournement Ouest de Montpellier et de la Déviation Est de Montpellier.
Or il faut tordre le coup à une idée reçue !
Construire un périphérique autoroutier n’a jamais eu pour effet de réduire la circulation automobile. C’est exactement l’inverse !
Construire un périphérique autoroutier a pour effet d’augmenter la circulation et d’accélérer l’étalement urbain. Cela conduit à attirer toujours plus de voitures, sur des trajets toujours plus longs et, in fine, à aggraver toujours plus la pollution de l’air.
Construire un périphérique autoroutier aujourd’hui est une aberration. C’est une solution du passé. D’un temps où les élus avaient un moteur thermique à la place du cerveau !
Nous ne sommes plus en 1960. Nous savons le lien qu’il y a entre la multiplication des infrastructures autoroutières et l’aggravation de la pollution de l’air.
Et des contre-exemples nous en avons :
Le dédoublement de l’A9 n’a pas résolu les pb de bouchon aux entrées Sud de Montpellier. Au contraire, le trafic a augmenté de 20%.
La ville de Toulouse a terminé tous ses périphériques et pourtant c’est une des villes de France les plus embouteillées.
Ça a été prouvé par de multiples études, plus de route engendre plus de voiture.
Construire de nouvelles autoroutes qui augmenteront le trafic automobile et la pollution c’est non !
Alors que le dérèglement climatique se fait de plus en plus sentir canicules, sécheresses, inondations, incendies, il n’est plus question d’écologie des petits pas, il n’est plus question du « en même temps ».
Les pouvoirs publics doivent faire des choix clairs.
En matière de mobilités, chaque euro dépensé de la Métropole ou de l’Etat doit répondre à l’urgence climatique et contribuer à améliorer la vie des habitants et habitantes du territoire !