Hérault Tribune du 29 août 2024
Jean-Philippe Vallespir
ZAC Coteau, un nouveau projet : le Parc Henri Lagattu. Si ce parc permet d’éviter le projet initial qui devait voir pousser plus d’un millier de logements, il reste une « zone à urbaniser (AU) ». Certes, « c’est une première victoire », note Coralie Mantion, conseillère de métropole d’opposition Les Écologistes, mais la vigilance reste de mise, « sur le PLUi, tout ce secteur doit passer en zone Naturelle. »
Une belle mobilisation citoyenne et politique, plus de 7000 signatures, avec un travail rigoureux du Collectif Coteau de Malbosc, l’ensemble des forces a permis « d’éviter le pire », mais ce n’est pas tout. La reculade de Michaël Delafosse s’est faite après les élections européennes souligne Coralie Mantion : « à la suite des résultats, le maire a vu que le PS n’était pas en tête sur Montpellier. C’était une douche froide pour lui, soyons clairs. Ça, c’est un indicateur, après les élections européennes il a changé d’avis, il a plié parce qu’en fait il s’est rendu compte que la France insoumise est l’électorat fort à Montpellier. Et que sans les écologistes, ils ne gagneraient pas les prochaines élections. Sans les écologistes, le PS est mort ! »
« Michaël Delafosse n’a pas de cap ! » Coralie Mantion
Coralie Mantion rappelle que Marine Tondelier est venue signer la pétition et la conseillère de Montpellier Méditerranée Métropole affirme que contrairement aux Écologistes, [ceux qui sont désormais dans l’opposition NDLR] « Michael Delafosse n’a pas de cap ! En fait, il navigue à l’aveugle et il va de gauche à droite, en fonction des objectifs électoralistes ! » François Vasquez, conseiller de métropole, précise que localement : « si vous mettez sur Michael Delafosse, l’étiquette macroniste, toute sa politique devient cohérente. » C’est dans un contexte de campagne que le Président de la métropole « s’est dit, il faut que je lâche quelque chose, il a donc plié sur la ZAC du Coteau . » Et pour l’ex-vice-président de la métropole délégué à la gestion des déchets : « faire croire que c’est par la concertation, et parce qu’il a écouté les protestations citoyennes, qu’il a changé d’avis, c’est de la tartufferie. »
Pourquoi est-ce une victoire en demi-teinte ?
Coralie Mantion prévient : « ce n’est pas une zone identifiée Nature (N) ou Agricole (A). » Le nouveau parc reste « classé AU (à urbaniser) dans le projet de règlement du PLUi, » alors qu’est affirmé dans les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) que l’une des ambitions principales pour le devenir du site sera de préserver au maximum les espaces naturels existants, les structures végétales et la biodiversité. Le classement d’un parc en « zone à urbaniser » pourrait paraître ambigu , surtout s’il devient à moyen et long terme un cheval de Troie, pour de futurs projets immobiliers. Bref ! Le futur Parc Henri Lagattu semblerait être le Parc du « en même temps » présidentiel, même si dans sa présentation faite par la métropole, il est enrobé des éléments de langage écolo-durable.
[VIDEO] Interview avec Coralie Mantion conseillère municipale et de métropole Les Écologistes :
Les Écologistes confirment que pour l’équilibre de ce secteur : « il faut vraiment sanctuariser dans sa totalité la ZAC du Coteau de toute urbanisation, de toute construction. » Coralie Mantion, comme Célia Serrano, Catherine Ribot et François Vasquez savent très bien « qu’il y a des demandes des habitants du quartier pour des équipements culturels, et des équipements sportifs ! » Alors, ils expliquent que cela est possible « mais uniquement sur un hectare et demi… ils peuvent être accueillis sur le parc Malbosc qui est très structuré avec ses alignements d’arbres, ses allées, et qu’il pourra justement accueillir des espaces pour enfants, des équipements sportifs, un City-sport, et caetera, par exemple au pied du belvédère. »
En revanche, la gestion de la Nature est importante pour la sauvegarde de la biodiversité et de l’humain qui en fait partie, « sur ce secteur-là qui est à l’origine d’anciennes terres agricoles, il faut laisser la Nature faire son travail. Il faut, si je puis dire, laisser la vie se ré-ensauvager », conclut Coralie Mantion. Rendez-vous est donné pour le vote du PLUi en octobre.