La conseillère municipale d’opposition, Stéphanie Jannin dénonce la discrétion dont fait montre l’actuelle majorité. Une impasse ?
« On est dans un balbutiement depuis le début de ce mandat, l’on sent que cela n’avance pas ! », s’agace Stéphanie Jannin lorsqu’elle évoque le futur Plan local d’urbanisme intercommunal (Plui). Un document on ne peut plus important puisqu’à l’échelle d’une commune, d’une intercommunalité ou d’une métropole, il traduit un projet global d’aménagement et d’urbanisme et fixe les règles d’aménagement et d’utilisation des sols. Et est, de fait, indispensable tant pour les élus que les professionnels de l’immobilier et du bâtiment mais également pour les particuliers désireux de réaliser des travaux.
Calendrier flottant
Pour l’élue municipale d’opposition (elle était chargée de l’urbanisme dans la majorité de Philippe Saurel), le temps presse.
« Lors du conseil de métropole du mois de juillet dernier, j’ai demandé où en était ce plan mais je n’ai pas eu de réponse sur le moment alors que le calendrier aurait dû être arrêté au mois de septembre. Puis Coralie Mantion (élue de la majorité du groupe Choisir l’écologie à Montpellier et élue métropolitaine déléguée à l’aménagement durable du territoire, à l’urbanisme opérationnel et à la maîtrise foncière, NDLR. Lire par ailleurs) nous a fait savoir qu’il serait arrêté au mois de janvier dernier. Or nous ne voyons toujours rien venir. Je demande que nous ayons un exécutif qui puisse clarifier la situation, tout cela alors que l’on assiste à une distanciation avec les verts. C’est un clivage qui a des conséquences pour Montpellier. Alors aujourd’hui, nous sommes en droit d’avoir des informations et les sujets de clivages tranchés. »
Un immobilisme qui, selon ses dires, commence à faire grince des dents certains édiles métropolitains « bloqués dans leurs projets. Si aujourd’hui on décide de ne pas valider ce Plui, il faut le dire ! », conclut Stéphanie Jannin.
Coralie Mantion, elle, le concédait avant sa mise en retrait spectaculaire de la majorité : « C’est vrai, nous avons un peu pris de retard car des arbitrages ont tardé à venir. » Mais pas seulement. Preuve : « Il y a aussi des désaccords avec le maire Michaël Delafosse. »
Puis l’élue écologiste affirmait : « Nous finalisions le document qui devait être mis à jour d’ici à l’été. Ensuite, il y aura, au mois de septembre, le vote de l’arrêt puis un second vote dans les trente et une communes de la Métropole avant un troisième par le conseil métropolitain pour que ce nouveau PLUi soit effectif. »
Pour Coralie Mantion, « les engagements
envers les Montpelliérains ne sont pas tenus »
Mais le temps des urnes est encore loin d’être une réalité. Car parmi les arbitrages (des désaccords qui ne disent pas forcément leur nom) figurent le rejet, par les élus écologistes, du lancement des travaux des zones d’activités du Coteau de Malbosc, de Gimel (à Grabels) ou encore ces cent vingt hectares de terres promis au bétonnage dans le quartier en construction de Cambacérès, entre la zone commerciale d’Odysseum et l’autoroute A9.
Trois projets portés par la municipalité faisant dire à Coralie Mantion que « les engagements envers les Montpelliérains », pris pendant l’entre-deux tour des dernières municipales, « ne sont pas tenus ».
Pour elle, conserver ces « poches vertes » est une absolue nécessité. « Le dérèglement climatique, on le vit. Alors il faut arrêter les petits pas de fourmi. Cela fait plus de dix ans que les équipes travaillent sur ce Plui ! »
Mais au-delà de cette inhabituelle lenteur, existe également le risque qu’en cas de nouveau retard, ce plan d’urbanisme là ne soit finalement pas voté pendant cette mandature.