Coralie Mantion alerte : « le projet de nouveau PLUi ne correspond pas à nos engagements de campagne ! »

Hérault Tribune du 29 mars 2024

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Urgence climatique, des records de températures battus sur l’année 2023, les écologistes de la métropole de Montpellier lancent un appel à la raison : « il est impératif de doter la métropole de Montpellier d’un Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) qui soit véritablement un outil de la transition écologique. »

Coralie Mantion ©Louise Brahiti
Coralie Mantion ©Louise Brahiti

Le constat est le suivant : « le projet de nouveau PLUi, tel qu’il se présente, ne correspond pas à nos engagements de campagne », alerte la Vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée à l’Aménagement durable du territoire, l’Urbanisme opérationnel et la Maîtrise foncière.

L’actuelle finalisation des documents pour préparer le vote du conseil de métropole de septembre 2024 ne répondrait absolument pas en l’état à l’accord d’entre deux tours entre le PS et Les Écologistes. Coralie Mantion, confie « depuis le début du mandat, je bataille pour que Michaël Delafosse tienne ses engagements de campagne envers les Montpelliérains ! »

Les élus de la métropole sont en période de concertation préalable. Une concertation qui doit se terminer cet été, et le PLUi devrait être arrêté au conseil de métropole de septembre. Ensuite, il sera mis au vote dans les 31 communes, suivi d’enquêtes publiques, et d’un retour en conseil de métropole pour un deuxième vote. Au final l’adoption pourrait se faire en 2025.

Les écologistes, menés par leur vice-présidente Coralie Mantion, ont mis en place par leur travail, des avancées, comme l’augmentation des logements sociaux et une meilleure conservation des espaces verts, mais déplorent que ces progrès soient éclipsés par des projets urbains comme la ZAC Cambacérès et la ZAC Gimel, qui menacent plus de 125 hectares de terres agricoles et naturelles à la périphérie de Montpellier, ainsi que le corridor du Coteau de Malbosc, un espace précieux de biodiversité. « Nous ne pouvons pas en même temps afficher dans les discours la préservation des espaces naturels et agricoles, et bétonner les corridors écologiques et la ceinture de verte de Montpellier » prévient Coralie Mantion.

Impossible pour l’élue d’obtenir en réunion des arbitrages sur les dossiers et les documents du plan local d’urbanisme intercommunal, Michaël Delafosse reste sourd. La Vice-Présidente insiste et espère : « il reste encore quelques jours pour modifier les plans, et du coup notre vote pourra changer. Mais là ! En l’état, nous ne voterons pas en septembre, si les plans ne sont pas modifiés. »

Le courage politique 

Plusieurs questions se posent : est-ce que ce nouveau plan ne fait que perpétuer une vision archaïque de l’urbanisme, sans préparer la ville aux impacts dévastateurs du changement climatique ? Si la ville de Montpellier semble être un très mauvais élève en matière d’urbanisme, y a-t-il de bons élèves sur la métropole ?

Coralie Mantion : « je vais vous citer deux exemples. Il y a la commune du Crès avec Stéphane Champay qui a supprimé 100% de ses extensions urbaines. Ça a été un courage politique puisqu’évidemment vous avez la pression des promoteurs, mais aussi la pression des propriétaires fonciers. Donc je salue son courage d’avoir supprimé toutes ces zones en extension urbaine. Cela permet de préserver la plaine Est agricole de Montpellier et ça c’est très important, pour tendre vers cette souveraineté alimentaire qui est indispensable pour le territoire. Et le deuxième exemple, c’est la commune de Prades-le-Lez avec Florence Brau et des enjeux de biodiversité importants sur des espaces boisés. Elle a aussi supprimé toutes les zones en extension urbaine. Vous voyez qu’il n’y a pas d’étiquette politique particulière. »

« Le changement climatique est là ! Il arrive avec une violence absolue. » François-Xavier Lauch

La vice-présidente rappelle que « pour lancer la campagne de second tour et pour annoncer l’alliance des écologistes avec les socialistes. Notre ambition était de faire de Montpellier une ville plus verte, une ville résiliente, », mais avec le nouveau PLUi qui pourrait être validé en Conseil de Métropole en septembre prochain, le compte n’y est pas. Quid des 500 hectares de forêts urbaines ? Une belle occasion est donnée à toutes les communes de cette métropole pour ouvrir réflexions et débats sur un urbanisme plus ambitieux, dans le rapport de l’Homme avec la Nature.

« Les prochains jours vont être décisifs sur la place des écologistes au sein de la majorité », confirme Coralie Mantion, en soulignant l’urgence des actions à mettre en place. Elle rappelle que ce mois-ci, le préfet s’est inquiété du niveau des nappes phréatiques. « Je tire la sonnette d’alarme sur un été qui s’annonce très difficile côté approvisionnement en eau potable » annonce le 20 mars 2024, le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch, en ajoutant : « le changement climatique est là !… Il va extrêmement vite en réalité, il arrive avec une violence absolue. » 26e Conseillère municipale de Montpellier et Vice-Présidente à la métropole, la responsable politique l’affirme : « on ne peut plus faire des pas de fourmis sur la transition écologique. On doit faire de grands pas et vraiment préserver le peu de ceintures vertes qui nous restent, les espaces de biodiversité, tous nos écosystèmes. On est en pleine sixième extinction de masse. Donc chaque hectare compte ! »