Nous nous félicitons du report de la délibération concernant la nouvelle DSP d’Ametyst qui permet d’ouvrir le débat.
Quelques éléments de compréhension :
Qu’est-ce qu’une filière CSR ?
C’est une filière lourde, complexe et ruineuse.
Il s’agit de trier des déchets pour en sélectionner 40% qui ont un haut pouvoir calorifique. Ces déchets seront broyés, amendés majoritairement de biogène (bois, papier, carton) puis envoyés dans une chaudière qui les brûlera pour les distribuer grâce à un réseau de chaleur spécifique.
Quelles sont les conséquences ?
Financières :
Elles sont difficiles à évaluer, mais il s’agira de plusieurs centaines de millions d’euros. Une augmentation et un durcissement des taxes et de la fiscalité sont prévisibles. Le coût de l’investissement et du fonctionnement sera également important pour cette filière qui n’est à ce jour pas stabilisée (aucune collectivité n’a de réseau de chaleur spécifique sur cette filière).
De plus, alors que nous valorisons le bois, le papier et le carton, nous devrons les brûler avec cette filière. Ce qui engendrera une perte financière pour la collectivité.
Conséquences environnementales et sanitaires :
Des micro plastiques s’envoleront dans la nature et contamineront les écosystèmes autour de l’usine, jusqu’au site de la chaudière, avec le risque de se déposer sur nos terres agricoles et nos cours d’eau.
Les émanations de substances toxiques représentent un danger sur la santé, connu de l’ensemble des experts scientifiques. Leurs effets seront dramatiques sur les générations futures.
Une filière antinomique avec une stratégie zéro déchet
- Il faut 100 000t de refus pour produire 40 000t de CSR
- Il restera 10 000t de résidus après leur incinération (mâchefers et Refiom)
- 60 000t restant + 10 000t de résidus = 70 000t qui seront toujours exportés
- Des matières qui ne seront pas valorisées : papier, carton, bois
Une partie des coûts demeurent puisque l’exportation sera maintenue (70% de refus).
Par ailleurs, le fonctionnement de cette usine nous maintiendra dans une dépendance aux plastiques et à un besoin constant de déchets. Nous ne pourrons donc plus baisser nos déchets puisqu’il faudra nourrir le monstre.
La solution n’est pas technologique.
La clé est dans la réduction de déchets à la source. C’est une solution vertueuse pour l’environnement, la santé et notre porte-monnaie.
Le déploiement effectif de la stratégie zéro déchet, promise lors de la campagne des municipales et votée à l’unanimité en mars 2022 doit enfin se déployer.
Ce déploiement ne pourra se faire qu’à l’échelle du grand territoire grâce à la mutualisation de nos outils industriels actuels : les incinérateurs de Lunel-Viel et de Sète ainsi que l’usine de compostage et de méthanisation de biodéchets à Montpellier.
N’oublions que notre objectif est de baisser de moitié nos Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) pour 2027 en enlevant les biodéchets qui la composent (35 000t), ainsi que les Déchets d’Activités Économiques (DAE) (20 000t) et modifier les erreurs de tri (10 000t). Si nous baissons ces tonnages, alors la question des CSR ne peut être d’actualité.
Un débat public et une votation citoyenne
Le débat de la filière CSR n’ayant pas eu lieu lors de la campagne de 2020, il nous parait nécessaire qu’un débat démocratique et public soit ouvert et qu’une votation soit mise en place à l’échelle inter-communale.