Monsieur le commissaire enquêteur,
Les écologistes de Montpellier souhaitent vous faire part de leur positionnement sur le projet de contournement ouest de Montpellier : pas de transformation de la D132 en autoroute. Cette liaison existante doit rester un boulevard urbain.
A l’heure où Montpellier figure parmi les 12 villes françaises les plus polluées, à l’heure où les experts nous annoncent jusqu’à + 7 °C en 2100, il n’est plus question de cautionner des projets polluants, d’un autre temps, augmentant les émissions de CO2.
Le COM (Contournement Ouest de Montpellier) est un projet imaginé au début des années 1990 qui a été fait pour la voiture et seulement pour la voiture. Aujourd’hui, le COM est un projet obsolète avant même son premier coup de pelle.
Les efforts doivent s’engager vers des projets avec une logique décarbonée et une écologie intégrée. Or le COM tel qu’il est proposé est une incitation à la voiture, énergivore et polluante. Faire plus de place à la voiture c’est de fait augmenter, de manière exponentielle, le flux des véhicules, de la production de polluants, de nuisances sonores et d’impacts irréversibles sur l’environnement sans pour autant répondre de manière durable à la préoccupation première du désengorgement de la circulation, car le trafic sera très vite saturé.
Dans le plan de urbain , (PDU) il est noté « tout faire pour réduire la voiture ». Partout il est dit qu’il faut réduire l’impact de celle-ci et favoriser d’autres modes de déplacement.
Le COM tel que dessiné aujourd’hui ne relève pas les défis et les ambitions du PDM. Le projet de COM est une autoroute à 280 millions d’euros pour un tracé de 6 km (voir selon certaines d’autres sources 400 millions d’euros) qui se trouve à moins de 5 km du centre-ville de Montpellier et qui va traverser les endroits les plus sensibles de notre péri urbain (périphérie de Montpellier), les vallées de la Mosson et du Rieu-Coulon : lieux de biodiversités.
Destruction de terres agricoles et naturelles
Alors que la population demande de plus en plus le retour à une agriculture urbaine, de proximité, le COM détruirait des espaces végétalisés et agricoles existants et empêcherait des projets d’installations de jeunes agriculteurs-trices, d’agroforesterie, etc.
De plus, les espaces végétalisés sont nécessaires à la tenue des sols, à la lutte contre l’augmentation de la température en limitant une trop grande chaleur en cas de canicule. Enfin, ils permettent l’absorption des eaux lors de fortes pluies. L’imperméabilisation de ces sols augmenteraient les risques d’inondation.
Augmentation de la pollution de l’air
Cette autoroute serait destructrice du paysage de notre territoire, mais aussi de la qualité de vie de ses habitant-e-s. Ce contournement serait très près des zones habitées. La réalisation de ce projet engendrerait des nuisances pour le bien-être et la santé des populations : pollution de l’air par les particules émises des véhicules, pollution sonore, pollution visuelle.
En conséquence, nous sommes opposés à la construction d’un périphérique autoroutier qui auraient aurait pour conséquence de détruire des espaces naturels et agricoles et qui n’aura jamais pour effet de réduire la circulation automobile. Mais exactement l’inverse !
Construire un périphérique autoroutier a pour effet d’augmenter la circulation et d’accélérer l’étalement urbain. Cela conduit à attirer toujours plus de voitures, sur des trajets toujours plus longs et, in fine, à aggraver toujours plus la pollution de l’air, à augmenter les gaz à effet de serre.
Proposition alternative : Mobilités zéro carbone
L’urgence climatique nous impose de changer nos modes de déplacement. Chaque euro dépensé doit donc, répondre à cette urgence de la transition des mobilités.
100 % des budgets d’investissement doivent être consacrés à des projets non polluants, à des solutions écologiques : développer le vélo, multiplier l’offre de transports publics.
Il est donc, du devoir de L’État de revoir les caractéristiques du projet dans le sens d’un « boulevard urbain » (limité à 50 ou 70 km/h) et non d’une « autoroute ». Une solution de « boulevard urbain » signifie concrètement le maintien de la voirie dans son tracé actuel, l’intégration d’aménagements cyclables et de voies réservées aux transports public dans le cadre d’un projet paysager adapté au contexte urbain.
De plus, l’offre de transports publics doit être développée massivement afin que chacun dispose, près de chez soi, d’une alternative à la voiture individuelle. Pour que la voiture reste un choix, mais ne soit plus une obligation au quotidien.
En complément du réseau de tramway, il est nécessaire de :
– Développer un nouveau réseau de bus à haut niveau de service bénéficiant de voies réservées. Des bus plus rapides, plus fréquents.
– Déployer des lignes suburbaines en direction de Prades-le-Lez au nord, en direction de Pignan et Cournonsec à l’ouest et en direction de Vendargues et Castries à l’est.
– Augmenter l’offre TER entre Sète et Nîmes en accélérant, prioritairement, le projet de création d’une halte ferroviaire et d’un pôle d’échange multimodal à Castelnau-Sablassou.
– Poursuivre les études de réaffectation des lignes de Paulhan à l’ouest et de Sommières à l’est pour développer une nouvelle offre de transports interurbains.
– Travailler entre intercommunalités (Montpellier Méditerranée Métropole, Cœur d’Hérault et Pic- Saint-Loup) pour développer des lignes de cars à haut niveau de service bénéficiant de voies réservées sur l’A750 depuis Gignac et sur la RD986 depuis Saint-Gély-du-Fesc.
A l’aune de l’urgence climatique, les choix doivent être clairs : 100 % des budgets dans les mobilités zéro carbone !
Le Groupe Local EELV Montpellier
Les élus écologistes de la Mairie de Montpellier
PS : Nous rappelons que L’avis préalable de l’Autorité environnementale rendu public le 4 décembre dernier est explicite. Augmentation de la pollution de l’air, émission de CO2, destruction de terres agricoles et d’espaces de biodiversité, imperméabilisation des sols : l’autorité juge que les impacts du projet de COM n’ont pas été sérieusement étudiés. Elle demande à l’État de reprendre sa copie.