YOUTUBE EELV / CONSEIL MUNICIPAL / 16 OCTOBRE 2025
Delib 4 – Coteau de Malbosc
Évidemment, les écologistes voteront pour la suppression de la ZAC du Coteau.
Et nous nous en félicitons : c’est une deuxième victoire pour la protection de ce site exceptionnel.
Après l’annonce, à l’été 2024, de l’abandon des logements prévus dans le secteur nord du Coteau de Malbosc, nous franchissons aujourd’hui une nouvelle étape avec la suppression de la ZAC et de son
programme.
C’est une victoire dû à la mobilisation citoyenne et je les en remercie, en particulier Pierre Deltour qui s’en relâche à arpenter tous les évènements organisés dans la ville pour informer les habitants, convaincre, recueillir plus de 7 000 signatures; à Marine Tondelier qui est venu en mai 2024 pour dénoncer ce projet écocide et qui a amplifié la médiatisation de cette aberration.
Oui, des batailles ont été gagnées.
Mais le combat continue, car la nature doit l’emporter.
Je rappelle que ce projet a été Lancée en 2011 par vous-même Monsieur le Maire, vous étiez alors adjoint
à l’urbanisme d’Hélène Mandroux. Et dès le départ, cette ZAC du Coteau a créé de vives inquiétudes
auprès des habitants : il s’agissait de 26 hectares promis au béton, avec un programme initial de 1 600 logements.
Aujourd’hui, la zone à urbaniser est réduite, la ZAC supprimée et les logements sur le secteur nord
abandonnés.
C’est un pas en avant.
Mais ne nous y trompons pas : une ZAC n’est qu’un outil parmi d’autres pour aménager le territoire.
Et d’autres leviers, comme le permis de construire, peuvent toujours être utilisés pour urbaniser.
C’est pourquoi, malgré ces avancées, l’inquiétude demeure.
D’abord, le secteur reste partiellement classé en zone AU (à urbaniser) dans le PLUi.
Autrement dit, il demeure constructible.
Rien ne garantit qu’à l’avenir, dans dix ans, quinze ans, ou même au prochain mandat, le programme ne
soit pas réactivé.
La seule manière de protéger durablement cet espace, c’est de le classer en zone A (agricole) ou N
(naturelle).
Et vous aviez l’occasion de le faire lors de la modification du PLUi, mardi dernier. Vous avez choisi de ne pas le faire.
Ensuite, l’OAP du Parc Henri Lagattu prévoit 3 000 m² de surface de plancher en R+2 pour de nouveaux
équipements.
Ces constructions viendront altérer la vue panoramique exceptionnelle du site, une vue qui s’étend de
l’église Saint-Anne au Pic Saint-Loup.
Enfin, plus de 6 hectares derrière le lycée Jean Monnet sont encore destinés à accueillir des logements.
Construire ici, déconnecté du reste de la ville, loin des transports en commun et des commerces, c’est
créer les conditions d’un futur ghetto.
Il est vrai que les habitants expriment un besoin légitime d’équipements sportifs et culturels.
Mais d’autres sites sont possibles:
- le gymnase du collège François Rabelais,
- les terrains du lycée Jean Monnet,
- ou encore le site de l’ancienne école de Malbosc, déjà artificialisé mais aujourd’hui inoccupé.
Il faut mutualiser ces équipements existants et les ouvrir davantage aux associations du quartier, plutôt
que de détruire de nouveaux espaces naturels.
Le Coteau de Malbosc est irremplaçable, unique, remarquable.
Son paysage, ses panoramas, sa biodiversité en font un poumon vert vital pour le nord de Montpellier.
Dans un contexte de sixième extinction de masse, nous n’avons plus le luxe de détruire de tels espaces.
Le Coteau, c’est une pépite de nature, un maillon essentiel entre le parc du Domaine d’O et le Rieutord,
un refuge pour la faune et les habitants. C’est un lieu de respiration, au sens propre comme au figuré, au cœur d’une ville de plus en plus dense.
De manière générale, le cadre de vie des Montpelliérains doit être amélioré, pas sacrifié.
Mais, force est de constater que votre politique d’aménagement continue de grignoter les espaces
naturels, au lieu de préparer la ville aux chocs climatiques qui s’annoncent.
Aujourd’hui, seulement 20 % du territoire communal est classé en zone naturelle ou agricole dans le PLUi.
C’est insuffisant, loin, très loin de ce qu’il faudrait pour rendre Montpellier vivable, respirable,
accueillante, face aux vagues de chaleur à 45°C qui se profilent.
Le Coteau de Malbosc doit donc être préservé dans son intégralité, sans compromis.
Nous avons remporté des batailles, mais la lutte n’est pas terminée.
Car, plus que jamais, la nature doit l’emporter.