YOUTUBE EELV / CONSEIL DE METROPOLE / 14 OCTOBRE 2025
Aujourd’hui, nous sommes réunis pour parler de l’avenir de notre littoral, de notre patrimoine naturel, et de la manière dont nous choisissons de le gérer. Pourtant, votre décision de confier la gestion d’un lot d’activités nautiques motorisées à une délégation de service public (DSP) plutôt qu’à une régie publique interroge. Elle interroge sur nos priorités : privilégions-nous les intérêts privés à court terme, ou la
préservation de notre environnement et l’intérêt général ?
La DSP, c’est le choix de confier à un acteur privé la gestion d’un service public, avec pour objectif affiché l’efficacité et la rentabilité. Mais à quel prix ? La régie publique, elle, permet une gestion transparente, démocratique, et surtout, alignée sur l’intérêt général. Avec une régie, les bénéfices reviennent à la collectivité, les décisions sont prises localement, et les priorités peuvent être fixées en fonction des enjeux
écologiques et sociaux, et non des impératifs de profit.
La DSP, en revanche, risque de favoriser une logique de maximisation des revenus, au détriment de la protection de notre littoral. Qui peut garantir que les activités motorisées, souvent plus lucratives, ne seront pas privilégiées au détriment d’activités douces, respectueuses de l’environnement ?
Les activités nautiques motorisées ne sont pas anodines. Leur impact sur la faune et la flore sous-marines est aujourd’hui bien documenté :
- Perturbation des écosystèmes : Le bruit des moteurs perturbe les mammifères marins, modifie les comportements de reproduction des poissons, et peut entraîner la fuite ou la mort d’espèces sensibles.
- Destruction des fonds marins : Les hélices des bateaux motorisés remuent les sédiments, détruisent les herbiers de posidonie – poumons de la Méditerranée – et fragmentent les habitats naturels.
- Pollution : Les carburants, les huiles, les particules fines rejetées par les moteurs contribuent à la dégradation de la qualité de l’eau et à l’eutrophisation des milieux.
Des études récentes montrent que les zones soumises à une forte pression des activités motorisées voient leur biodiversité diminuer de manière alarmante. À l’heure où nous parlons de transition écologique, comment justifier l’augmentation de ces pressions ?.
Nous ne sommes pas contre les activités nautiques. Nous sommes pour une gestion raisonnée, durable, et équitable de notre littoral. Voici ce que nous proposons :
- Une régie publique : Pour une gestion transparente, démocratique, et au service de l’intérêt général.
- Le développement des activités douces : Kayak, paddle, voile, plongée… Des activités qui génèrent aussi de l’emploi, mais sans détruire notre patrimoine naturel.
- Des zones sanctuarisées : Des espaces protégés, interdits aux moteurs, pour permettre à la biodiversité de se régénérer.
Chers et chères collègues, le choix de la DSP pour les activités nautiques motorisées est un choix politique. C’est le choix de privilégier le profit privé à la préservation de notre environnement. C’est le choix de sacrifier notre littoral sur l’autel de la rentabilité à court terme.
Nous avons le devoir de faire autrement. Nous avons le devoir de protéger notre patrimoine naturel pour les générations futures. Nous avons le devoir de choisir la régie publique, la transparence, et la durabilité