Après la Friche à Mimi (Figuerolles) et le Clos Lauzier (avenue du Pont Trinquat), c’est maintenant la Cité Bergère, avenue Saint-Lazare, qui est menacée de disparaître.
Alors que 80 % de la surface de Montpellier est déjà urbanisée, il y a urgence à fermer le robinet du béton et du bitume. Préserver les derniers espaces naturels et agricoles n’est plus un luxe, mais une nécessité pour que Montpellier reste vivable.
La Cité Bergère n’est pas un simple terrain : c’est une terre nourricière. Ses terres maraîchères fournissent des produits frais et locaux, en vente directe aux habitants du quartier. Ce lieu participe à l’essor d’une alimentation saine et transparente, répondant aux attentes croissantes des citoyens qui veulent consommer local et savoir ce qu’ils mettent dans leur assiette. En plus de nourrir, la Cité Bergère tisse du lien social et contribue à réduire l’empreinte carbone de notre alimentation.
Mais sa valeur va bien au-delà de l’assiette. Avec les vagues de chaleur appelées à s’intensifier (jusqu’à 50°C d’ici 2050), ces terres agricoles jouent le rôle d’îlots de fraîcheur indispensables. Elles contribuent à faire baisser la température, à réguler le climat urbain et à offrir un refuge à la biodiversité. Alors que les populations d’oiseaux en milieu urbain ont chuté de 30 % en 40 ans, ces espaces deviennent vitaux.
Plutôt que de les détruire, il faut renforcer les armatures végétales et restituer les continuités écologiques. Ces petites poches de verdure ne sont pas anecdotiques : elles apaisent, favorisent le bien-être, réduisent l’anxiété et participent à la résilience de la ville. Chaque sol préservé est un capital pour l’avenir, car un sol imperméabilisé est perdu à jamais pour les générations futures.
Le modèle actuel, basé sur la croissance infinie et la bétonisation à tout prix, est une impasse. Fermer le robinet du béton n’est pas un choix radical, c’est un geste vital. La Cité Bergère doit être sauvée. Les habitants l’ont bien compris : ils ont lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 23 000 signatures.
Nous appelons chacun à continuer de la signer et de la partager.