Madame, Monsieur,
Je souhaite exprimer mon opposition ferme au projet de Contournement Ouest de Montpellier (COM). Ce projet, ancien et inadapté aux enjeux actuels, cumule mensonges, impacts environnementaux massifs et inefficacité structurelle.
1. Un projet inutile et inefficace
Ce projet ne résoudra pas les problèmes d’embouteillages dans la métropole. Toutes les études récentes montrent qu’ajouter des infrastructures routières génère un effet d’appel de trafic : à moyen terme, la circulation reprend et la congestion s’aggrave. Montpellier est classée 5ᵉ ville la plus embouteillée de France. La prétendue « réduction de 3,5 % du temps de trajet » avancée par les promoteurs du COM est dérisoire au regard des coûts et des dégâts écologiques. Le COM est une solution datée, héritée d’une époque où l’automobile thermique dominait, sans prise en compte des réalités climatiques et de la nécessaire transition vers les mobilités durables (TER, tramway, vélo, transports en commun). Pire encore, les études indépendantes (The Shifters) démontrent que le COM pourrait générer +269 000 à +460 000 tonnes de CO₂ sur la période 2028–2048, là où le dossier officiel promettait une baisse de 102 000 tonnes. À l’horizon 2050, il représenterait 87 % du budget carbone transport de la métropole : une impasse écologique et financière.
2. Une menace écologique inacceptable
Le tracé du COM conduit à l’abattage d’arbres centenaires et à la destruction de 6 hectares d’espaces boisés classés. Ces arbres, qui constituent une canopée précieuse, sont des alliés irremplaçables dans la lutte contre le dérèglement climatique :
• ils stockent du carbone,
• rafraîchissent l’air,
• atténuent les effets des vagues de chaleur, de plus en plus fréquentes à Montpellier.
Dans un contexte de sécheresses répétées, des arbres de cette taille et de cet âge ne pourront jamais être « remplacés » à l’identique. Les préserver est une nécessité absolue. Ces milieux abritent une biodiversité fragile : oiseaux, chauves-souris, insectes pollinisateurs, petits mammifères… Certains sont des espèces protégées. Autoriser leur destruction équivaut à accélérer la 6ᵉ extinction de masse, alors même que la loi nous oblige à protéger ces habitats.
3. L’échec des mesures de compensation
Les politiques de « compensation » écologique ne remplacent jamais la richesse d’un écosystème ancien. Replanter quelques arbres jeunes ou engager la restauration de milieux dégradés ne peut en aucun cas recréer la complexité d’un milieu naturel patiemment construit au fil des décennies, voire des siècles. La préservation des milieux existants reste toujours la solution la plus efficace et la plus durable.
4. Des impacts sur le cycle de l’eau et la résilience du territoire
Les sols et les arbres concernés jouent un rôle clé dans la régulation hydrologique :
• infiltration des eaux de pluie,
• limitation du ruissellement,
• stockage de l’humidité.
Artificialiser et imperméabiliser ces surfaces va accentuer les risques d’inondations en aval et réduire la capacité de recharge des nappes phréatiques, déjà menacées par le changement climatique et la pression urbaine. Le COM irait donc à rebours des engagements publics en matière de gestion durable de l’eau et de lutte contre l’artificialisation des sols.
5. Une incohérence avec les engagements climatiques
Ce projet routier est incompatible avec :
• les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre,
• la sobriété foncière,
• la protection de la biodiversité.
Il représente un choix de court terme, coûteux pour les finances publiques et destructeur pour l’environnement, alors que les moyens devraient être investis dans les mobilités durables et la résilience écologique du territoire.
Conclusion
Le projet de Contournement Ouest de Montpellier est inutile, coûteux et destructeur. Il menace directement notre patrimoine naturel, nos ressources en eau, notre biodiversité, et va à l’encontre des objectifs climatiques que la France et l’Europe se sont fixés. Je demande donc à la commission d’enquête de donner un avis défavorable au projet, et de privilégier des solutions adaptées au XXIᵉ siècle :
• développement des transports collectifs,
• amélioration de l’offre ferroviaire,
• soutien au vélo et à la marche,
• et surtout préservation des espaces naturels existants.
Je vous remercie pour votre attention.