LA MARSEILLAISE / 16 JUIN 2025
Rémy COUGNENC
Les troupes du député Roumégas alertent les riverains des « dangers » et de « l’inutilité » du projet d’« incinérateur à plastiques ».

Stop CSR ! Ni cobayes, ni pigeons ! » Tandis que les militants écologistes montpelliérains doivent trancher le 23 juin la ligne politique du parti (une liste autonome ou repartir avec le maire Michaël Delafosse), les partisans de Jean-Louis Roumégas partent en campagne. À neuf mois des municipales, le député de l’Hérault qui espère être choisi pour mener une liste écolo en mars 2026 a trouvé son premier marqueur d’opposition à la majorité actuelle.
Il s’agit du projet de transformation de l’usine de méthanisation Ametyst en chaudière Combustible solide de récupération (CSR) que les Verts voient comme un « incinérateur à plastiques ». « C’est une bombe à retardement sanitaire et climatique », assure Coralie Mantion. L’ancienne vice-présidente de la Métropole s’inquiète pour les 30 000 habitants des quartiers avoisinants (Garosud, Prés d’Arènes, Grisettes…). « Les minis bouts de plastiques volatiles rejetés par les fumées retomberont dans les rivières, les terres agricoles ». Et dans l’air. Pour Jean-Louis Roumégas, ce CSR en « cœur de ville » est une « ineptie ». « On fera venir des scientifiques et des associations pour montrer que le danger sanitaire est avéré », promet-il, tandis que les élus métropolitains doivent se prononcer le 16 juillet.
De son côté, François Vasquez affirme que le CSR ne réglera rien au fait que Montpellier, dépourvue d’outils de traitement des déchets, paye cher pour les exporter vers les incinérateurs de Sète, Lunel ou d’ailleurs. « La pollution générée par les déchets vient du tonnage, pas du transport ». Selon l’ancien vice-président démissionnaire, plutôt que de « nourrir le monstre industriel », il faut réduire les déchets à la source avec un meilleur tri, compostage et recyclage. « 80% du bac gris ne devrait pas y être ». Avec une politique volontariste, il est convaincu qu’un outil CSR est superflu. « Il faut gérer les déchets avec Lunel et Sète. Prétendre qu’ils ne veulent plus de nous est un mensonge ! ».
Le site de Castries ayant été fermé fin 2019 par l’ex-président Philippe Saurel, J-L. Roumégas concède qu’in fine, resterait le besoin d’un centre de stockage des déchets ultimes (CSDU). Mais pas de raison de brûler. « Le CSR est une façon de continuer l’erreur de transformation d’Ametyst en centre de tri mécano-biologique ». Un choix de Georges Frêche en 2008 qui s’est avéré être un fiasco.