
La Commission d’enquête publique vient de rendre un rapport accablant pour le projet de Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi-c) de Montpellier Méditerranée Métropole. Trois constats majeurs s’imposent à la lecture de ce document :
1. Le Coteau de Malbosc sauvé in extremis : vers un classement en zone naturelle (N)
La Commission d’enquête exige une délibération d’ici fin 2025 pour supprimer la ZAC du Coteau et classer le parc Henri Lagattu en zone N, excluant toute urbanisation, à l’exception des équipements sportifs. Cette décision marque une victoire pour les défenseurs du Coteau de Malbosc.
Également menacé par l’OAP Jean Monnet, la Commission propose de supprimer ou de redistribuer vers d’autres zones déjà urbanisées.
2. Un « PLUi Climat » sans stratégie climatique : un nom usurpé
Malgré son intitulé, le projet de PLUi-c échoue à répondre aux enjeux climatiques.
La Commission d’enquête souligne le manque d’ambition en matière de climat et d’énergie. Et dénonce l’absence d’une OAP dédiée à la transition énergétique, et la faiblesse des exigences en matière de performance environnementale, alors même que les nouvelles constructions sont un levier central pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Les recommandations visant à généraliser les bâtiments passifs ou à énergie positive, l’intégration de toitures végétalisées et l’emploi de matériaux durables n’ont pas été intégrées par la Métropole.
De plus, la Commission d’enquête déplore l’absence de prise en compte sérieuse de l’aléa inondation dans plusieurs zones du territoire métropolitain, alors même que les épisodes pluvieux extrêmes sont appelés à se multiplier du fait du changement climatique. Rappelons que l’urbanisation de secteurs exposés aux risques hydrologiques constitue une menace directe pour la sécurité des populations et la résilience du territoire.
En l’état, le PLUi-c ne prévoit pas les outils suffisants pour anticiper les crises environnementales à venir, qu’il s’agisse des vagues de chaleur, des sécheresses, des inondations ou de la perte de biodiversité. Le document d’urbanisme n’offre pas à la Métropole les moyens de protéger efficacement sa population ni d’assurer une adaptation territoriale cohérente et durable face aux défis climatiques du XXIe siècle.
« Le PLUi n’a de climat que le nom », alertait déjà Coralie Mantion, pointant une incohérence majeure avec les engagements environnementaux affichés.
“Ce PLUi ne permet pas au territoire de s’adapter ni de protéger efficacement la population face aux crises climatiques à venir.”
Coralie Mantion
3. Sablassou, Meyrargues, Maurin, Grabels : alerte rouge sur la bétonisation
La Commission émet un avis défavorable clair et argumenté sur plusieurs projets d’urbanisation, dont ceux de :
- Sablassou à Castelnau-le-Lez : implantation d’un établissement de santé sur une zone à haut risque d’inondation et à forte valeur agricole.
- Meyrargues à Vendargues : un projet de 950 logements jugé démesuré, mal intégré et perturbateur pour les habitants du hameau. La Commission demande d’en réduire drastiquement l’ampleur et de repenser sa localisation.
- Petit Tinal à Maurin : recommandation de retrait pur et simple pour des enjeux de biodiversité suite à l’avis défavorable de la CDPENAF (Commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers)
- Grabels : forte concentration d’opérations d’urbanisation sur une seule commune, avec pour conséquence l’affaiblissement de la trame verte et la rupture des continuités écologiques en première couronne. Aucun véritable bilan environnemental n’a été effectué pour mesurer ces impacts.
Ces projets menacent la trame verte métropolitaine et la continuité des espaces agricoles. Cette urbanisation traduit une logique d’aménagement déséquilibrée, déconnectée des réalités écologiques et sociales du territoire.
Un signal fort envoyé à la Métropole
Si la Commission émet un avis globalement favorable au PLUi-c, il est assorti d’une série de réserves strictes et de recommandations incontournables. Faute de quoi, le projet ne pourra être validé.
La Métropole est désormais mise face à un choix crucial : réviser en profondeur son projet ou assumer un développement urbain qui tourne le dos aux impératifs climatiques et environnementaux.
Rappelons que Les Écologistes ont dénoncé l’ensemble de ces projets lors de leurs interventions en conseils de métropole et sur le terrain. Les Écologistes demandent au Président Delafosse de suivre l’avis des commissaires enquêteurs.
En résumé :
- ✅ Classement du parc Lagattu et du Coteau de Malbosc en zone naturelle exigé
- ❌ Projets destructeurs de terres agricoles et naturelles rejetés
- ⚠️ PLUi jugé insuffisant face à l’urgence climatique
Montpellier Méditerranée Métropole doit désormais choisir entre poursuivre une urbanisation à courte vue ou s’engager résolument pour un territoire résilient, équilibré et solidaire.