FRANCE INFO – FRANCE 3 REGIONS / 09 OCTOBRE 2024
Caroline Agullo et Dorian Naryjenkoff
Débattu ce mardi en conseil de métropole, le Plan local d’urbanisme intercommunal – climat a été voté à la grande majorité des conseillers métropolitains, mais est décrié par les écologistes qui dénoncent une politique d’urbanisation excessive. Des collectifs se mobilisent depuis des années pour freiner l’expansion urbaine de Montpellier.
Ce mardi, les conseillers métropolitains ont voté le PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal)-climat, qui vise à donner un cadre à son urbanisation dans les 31 communes de la Métropole de Montpellier, en tenant compte d’une réglementation de plus en plus stricte concernant l’artificialisation des terres.
Un challenge ambitieux, puisque ce sont en tout 750 hectares qui seront urbanisés dans la métropole. Il y a par exemple le projet Ode à la mer et ses 4 500 logements, prévus pour accueillir près de 8 000 personnes, qui seront bâtis sur cette zone à cheval entre Lattes et Pérols, soit l’équivalent d’une petite ville.
Les écologistes vents debout
Les écologistes et associations dénoncent une politique d’urbanisation qu’ils jugent excessive et manifestaient mardi devant l’hôtel de la Métropole à Montpellier (Hérault). Au lieu de disparaître sous le béton, ils préféreraient que ces terres agricoles soient préservées pour pouvoir offrir à des agriculteurs la possibilité de s’installer.
« On crée la 32e ville de la métropole, avec tout ce qui concerne les problèmes de transport, d’assainissement, d’eau et de canicule qui vont arriver, pointe Stéphane Herb, président de l’association Latt’agora. On sait aussi que la mer va monter. Il faut construire un projet sur l’ensemble du territoire, et ne pas se cantonner à la métropole de Montpellier. On continue à artificialiser des terres et à densifier la métropole, alors que les lignes de Tram sont déjà saturées. Faire venir des gens en plus ne va rien arranger. »
Bien sûr qu’il faut loger les gens, mais pas sur une superficie minime. Stéphane Herb, président de l’association Latt’agora
« C’est 750 hectares qui vont être détruits en moins de dix ans, c’est énorme !, renchérit Coralie Mantion, élu écologiste à la mairie de Montpellier. Cela va avoir un impact sur le climat, la biodiversité et la santé de nos concitoyens. Ce qu’il faut au contraire, c’est préserver notre territoire. »
Des projets « d’intérêt public »
Un point de vue que conteste la Métropole. « Les grandes mesures sont d’abord la préservation des deux tiers de notre territoire en zone agricole et naturelle, et du dernier tiers qu’est l’urbanisation, non plus à la parcelle, mais autour des projets décidés par les maires des communes », explique Stéphane Champay, vice-président à l’urbanisme et à l’aménagement durable à Métropole Montpellier Méditerranée, et aussi maire du Crès (Hérault). « Il y a 56 projets prévus aujourd’hui, je pense à des projets d’intérêt public comme des gendarmeries, des casernes de pompiers ou encore des groupes scolaires », poursuit-il.
Le Plan local d’urbanisme intercommunal a été voté à une grande majorité des 92 conseillers métropolitains. Les 31 maires ont voté à l’unanimité en sa faveur. Il reste une dernière étape, l’enquête d’utilité publique. C’est seulement au terme de cette enquête que le Plan d’urbanisme sera ou pas mis en œuvre au printemps 2025.