Youtube EELV MONTPELLIER / CONSEIL DE METROPOLE / 08 OCTOBRE 2024
Célia Serrano alerte sur l’incidence de l’arrêt du financement des Bus du savoir. Les écoles ne pouvant pas financer le transport, certains lieux culturels, éducatifs, accusent une baisse de réservation.
Je souhaiterais vous alerter sur l’incidence de l’arrêt du financement des Bus du savoir.
Vous me faites un injuste et méprisant procès d’incompétence mais je pense que vous ne prenez pas la mesure de ce que cet arrêt engendre auprès des écoles.
Certains lieux accusent une baisse de réservation, c’est factuel. Les écoles qui ne sont pas desservies par les transports en commun n’effectuent pas de demande dans les lieux excentrés et non desservis, ne sachant pas si elles peuvent financer un bus ou sachant qu’elles ne pourront pas le financer.
M. Calvat nous dit que les communes subventionnent les écoles via la coopérative scolaire mais le budget d’une coopérative scolaire dépend également d’autres paramètres et via notamment par le versement des parents d’élèves qui n’est pas obligatoire et qui fluctue selon les quartiers et les communes. Il y a une vraie disparité entre les écoles et certaines savent qu’elles ne pourront pas financer de transport. Et à ce jour, beaucoup ne savent pas et ne s’inscrivent pas dans les dispositifs culturels. Même s’il y a un groupement d’achat, il faudra payer, et beaucoup ne peuvent pas.
Vous parlez de la gratuité des transports mais c’est nier la réalité d’une classe d’une petite commune qui doit financer 4 bus pour leurs sorties culturelles alors qu’une école du centre ville de Montpellier bénéficie de la gratuité des transports. L’égalité n’a pas de prix? Pour reprendre les mots hugoliens de François : l’égalité a un coût, celui de l’absence d’équité. Cette gratuité que vous affichez partout comme égalitaire n’est certainement pas équitable selon les territoires ; elle a un coût et vous avez fait le choix de ne plus financer les Bus du savoir. Et ce que je dénonce, c’est la personne qui a surligné la ligne sur le tableur et a proposé de la supprimer en quelques mois sans aucune concertation. Cette méthode-là n’est pas acceptable et je ne fus pas la seule à la dénoncer. Je ne parlais évidemment pas des directions d’école ni des agents de médiations qui font un travail remarquable et qui connaissent leurs métiers.
Et j’ai une pensée particulière pour tous les services des relations avec le public des institutions culturelles qui se démènent pour trouver des solutions et faire en sorte que l’écart soit amoindri.
Je vais vous parler d’une initiative menée par Le Département de Haute Marne : une « convention-cadre innovante dénommée Caravelle qui illustre l’engagement conjoint des partenaires pour garantir l’accès de tous les jeunes Haut-Marnais à une éducation artistique et culturelle de qualité, en prenant en charge le déplacement.Fruit d’une coopération étroite entre les services de l’État (Direction régionale des affaires culturelles Grand Est et Rectorat de l’académie de Reims), la Région Grand Est, le Département de la Haute-Marne et la SAS pass Culture. »
Un des objectifs de la CGEAC est de proposer une démarche visant à renforcer l’équité territoriale et un accès autonome à la culture pour tous.
Vous vous arc boutez sur les compétences communales ou métropolitaines mais quand on a réellement l’ambition de proposer un accès équitable à l’EAC pour tous les jeunes, on peut innover et se mettre autour de la table pour trouver les solutions, avec toutes les parties prenantes. Une métropole qui a une ambition culturelle se doit de réfléchir aux déplacements, à la mobilité de sa jeunesse.
Alors, je vous demande de vous engager à faire un bilan pour la fin de l’année scolaire de la fréquentation des dispositifs et des lieux métropolitains (culturels, centres de ressources), avec une cartographie précise des écoles qui se sont rendues dans ces lieux et au sein des dispositifs et des programmes d’EAC. Ainsi nous pourrons prendre la mesure des conséquences factuelles et circonstanciées de l’arrêt de ce financement.