Ils militent « contre l’urbanisation des meilleures terres agricoles de la métropole », près de Montpellier

Midi Libre / 13 septembre

Guillaume Richard

Elus et membres d’associations, ce vendredi, à Sablassou, sur la commune de Castelnau-le-Lez. / ML-GR

Élus et membres d’associations alertent contre le projet de la Métropole d’urbaniser 11 hectares de terres agricoles à Sablassou, sur la commune de Castelnau-le-Lez, qui pourrait figurer dans le PLUI mis au vote du conseil de Métropole, le 8 octobre.

« Dans la Métropole, 600 hectares sont voués à disparaître sous le béton dans les dix prochaines années, dont 11 à Sablassou », explique Coralie Mantion, ex-vice présidente de la Métropole.

C’est justement dans les jardins de l’association « Maraichons à Sablassou et Castelnau Sud », que des élus et militants associatifs ont détaillé leur opposition au « projet d’urbanisation porté par la Métropole et défendu par le maire de Castelnau », ce vendredi 13 septembre.

« Il faut classer le secteur de Sablassou en zone N dans le PLUI qui sera voté le 8 octobre et retirer l’OAP (orientation d’aménagement et de programmation) Sablassou de ce PLUI. On ne couvre que 60 % de nos besoins alimentaires en France. C’est très inquiétant alors qu’on doit tendre vers l’autonomie alimentaire. »

« Les terres de Sablassou sont à haut potentiel agricole, comme l’ont constaté des élèves ingénieurs de Supagro, rappelle Mathilde Borne, élue d’opposition de Castelnau et conseillère métropolitaine. La nappe phréatique est située juste en dessous et ces terres sont cultivées depuis longtemps. Les sols sont à la fois sableux, limoneux et argileux. »

« Le Richard Virenque de l’urbanisme »

« L’enquête publique (prélable à la déclaration d’utilité publique du prjet d’urbanisation) n’a duré que trois semaines en plein été, déplore Richard Corvaisier, élu d’opposition à Castelnau. Malgré les mille avis défavorables, un record dans de telles conditions, nous n’avons toujours pas eu le rapport du commissaire enquêteur. On nous l’annonçait fin août, et maintenant on nous dit fin septembre, mais la Métropole continue d’avancer sur son projet. »

« On fait semblant d’informer, on ne concerte pas et on passe en force, dans un temps toujours restreint, résume François Vasquez, ex-vice-président de la Métropole. Il y a du mépris dans ce fonctionnement non-démocratique. J’ai vu trop de fois la facilité avec laquelle les élus prennent les terres naturelles quand ils veulent bétonner. C’est une véritable prédation. Cela profite davantage aux promoteurs qu’aux habitants ».

« M. Lafforgue annonce qu’il va stopper l’urbanisation à Castelnau, rappelle Richard Corvaisier. Alors qu’il a été adjoint à l’ubanisme pendant dix ans et qu’il est maire depuis sept ans, il nous explique que Castelnau s’est urbanisé à l’insu de son plein gré. Le maire de Castelnau est le Richard Virenque de l’urbanisme ! »

« Une réponse dure en cas de passage en force »

« Actuellement, les cantines de Castelnau sont approvisionnées par des camions venus de Perpignan, informe Célia Serrano, conseillère métropolitaine. Ici, on pourrait installer des maraîchers et nourrir les crèches, les écoles, les Ehpad. Et faire un jardin pédagogique pour les écoliers. » « Il suffit de cinq hectares pour préparer 4 000 repas par jour », avait auparavant précisé Mathilde Borne.

« Si on laisse ces terres agricoles, les meilleures de la métropole, se bétonner, ce sera le cheval de Troie de l’urbanisation, estime Vincent Nourigat, représentant le réseau INPACT Occitanie (regroupement de neuf associations agricoles). On milite pour que ça devienne un PAEN (périmètre de protection des espaces agricoles et naturels). Et s’il y a passage en force, il y aura une réponse dure ».