Les Verts vent debout contre les projets « écocides » de Michaël Delafosse

Actu.fr du 1 septembre 2024
Gil Martin

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Coralie Mantion et les élus EELV de Montpellier occupent le terrain jusqu’au vote du PLUI le 8 octobre pour dénoncer la « bétonisation » des espaces naturels.
Coralie Mantion et les élus EELV de Montpellier, ici sur la ZAC du Coteau, partent en guerre contre la bétonisation des espaces naturels sur la métropole.
Coralie Mantion et les élus EELV de Montpellier, ici sur la ZAC du Coteau, partent en guerre contre la bétonisation des espaces naturels sur la métropole. (©dr)

C’est un coup de théâtre : il y quelques jours, le Collectif du Coteau de Malbosc a annoncé que la Ville de Montpellier renonçait au projet de la ZAC du Coteau. « Ce projet a été lancé en 2011 sous Hélène Mandroux, maire de Montpellier, alors qu’un certain Michaël Delafosse était à l’époque son adjoint à l’urbanisme », rappelle Coralie Mantion, chef de file des élus EELV à la Ville et à la Métropole.

« Mais ce projet, resté longtemps dans les cartons, n’a jamais cessé de provoquer l’inquiétude des habitants », poursuit-elle, regrettant que l’ancien adjoint à l’urbanisme devenu maire ait ressortit ce projet de la boîte de Pandore : « Je ne suis pas surprise. Michaël Delafosse, en tant que maire de Montpellier et président de la Métropole, se comporte comme un prédateur des espaces naturels. »

Protéger les espaces naturels

Un prédateur, selon l’élue, dont l’appétit vise plusieurs espaces naturels sur lesquels devraient fleurir des bâtiments et des logements : « En effet, d’autres sites naturels, qui devraient être intégralement protégés de la bétonisation et classés en zone Naturelle ou Agricole, sont actuellement menacés par la politique de Michaël Delafosse comme le Sablassou, la ZAC de Gimel, Cambacérès, la Lauze… Dans le cadre du PLUI de la Métropole, qui doit être voté le 8 octobre, nous dénoncerons ces projets : les espaces naturels et agricoles doivent être intégralement protégés. »

Dans une quinzaine de jours, Carolie Mantion et les autres élus EELV qui l’accompagnent ce jeudi 29 août sur le Coteau de Malbosc, Célia Serrano, Catherine Ribot et François Vasquez, seront sur le site du Sablassou pour rappeller et défendre la vocation agricole du site. Pour les Verts, écartés de la majorité de Michäel Delafosse et déchus pour certains de leur vice-présidence, il s’agit de montrer que la reculade de la majorité sur la ZAC du Coteau peut se reproduire ailleurs.

Après la reculade de la métropole sur la ZAC du Coteau, les Verts veulent faire échouer d'autres projets jugés
Après la reculade de la métropole sur la ZAC du Coteau, les Verts veulent faire échouer d’autres projets jugés « écocides ». (©Métropolitain)

« Nous pouvons saluer une grande victoire et une mobilisation citoyenne de grande ampleur qui a contraint Michaël Delafosse à renoncer au projet destructeur de la ZAC du Coteau »Coralie Mantion Elue EELV

« Nous nous sommes mobilisés depuis des mois aux côtés des associations environnementales, dont le Collectif Coteau de Malbosc pour préserver les 26 hectares de ce site magnifique. Plus de 5000 personnes ont signé la pétition en ligne et 2000 la pétition papier », se félicite Coralie Mantion : « La préservation des espaces naturels est une priorité internationale. Le déclin de la biodiversité est tel qu’on ne peut plus se permettre de détruire de tels espaces de nature. En 40 ans, les populations d’oiseaux ont chuté de 30% en milieu urbain et en 20 ans, le nombre d’insectes a chuté de 60% ».

« D’autres sites menacés sur la métropole »

Les Verts ont donc lancé l’offensive contre les projets d’urbanisation de la Ville de Montpellier et de la Métropole qu’ils estiment dévastateurs pour la nature : « Il y a d’autres moyens de produire du logement neuf, on peut par exemple reconstruire la ville sur elle-même, investir les friches urbaines, etc… Ici, sur le Coteau de Malbosc, nous pouvons saluer une grande victoire : une mobilisation citoyenne de grande ampleur qui a contraint Michaël Delafosse a renoncé à ce projet destructeur.»

Mais le combat n’est pas fini : tout le secteur est classé en zone AU dans le PLUi par la collectivité, et donc constructible. « C’est pourquoi nous exigeons qu’il soit classé en N ou en A pour être protégés, tout comme les autres sites visés actuellement par des projets de construction à Sablassou, Gimel, Cambacérès, la Lauze.», enfonce l’élue écologiste : « Nous allons nous faire entendre et mobiliser les citoyens pour que la collectivité renonce à ces projets. Le combat pour le Coteau de Malbosc est une source d’inspiration collective. »

L'espace naturel dit du
L’espace naturel dit du « Coteau de Malbosc » s’étend sur plus de 26 hectares près du quartier éponyme. (©dr)
Des classements en N ou A

Même si la majorité a renoncé à la ZAC du Coteau, elle porte encore des projets de construction sur le site, dont 250 logements sur une zone située près du lycée Jean Monnet. « C’est non », tranche Coralie Mantion : « Il est aberrant de construire des logements déconnectés du reste de la ville, loin des services et des transports. Ce projet ne doit pas se faire, ni les équipements sportifs prévus sur le coteau de Malbosc. Ce site est un refuge pour la faune et la flore, un lieu de balade pour les habitants, un havre de fraîcheur… C’est un coin de respiration au milieu d’une urbanisation dense, un poumon vert qu’il faut préserver pour notre santé environnementale. Sur cette ancienne zone agricole où l’être humain ne doit plus intervenir, la nature fait et fera son travail. Il faut laisser la ville se réensauvager », conclue l’élue montpelliéraine.

Culture, sport : des idées pour Malbosc
Conscient que les habitants du secteur ont des attentes, notamment en terme d’équipements culturels et sportifs, les élus Verts font des propositions : « Un équipement culturel pour les associations du quartier, pour les écoliers et écolières, pourrait être implanté à côté de l’école François Mitterrand, en continuité du bâti existant (soit 1,5 hectares). Pour le sport, nous rappelons qu’il y a un gymnase au collège François Rabelais et des terrains de sport au lycée Jean Monnet qui doivent être mutualisés, c’est-à-dire ouverts aux associations du quartier… De plus, du côté du Parc Malbosc, déjà aménagé, on peut aisément constater que l’espace est suffisant pour y implanter des équipements sportifs ».