Conseil de métropole du 2 avril 2024
Intervention de Coralie Mantion
Délibération sur l’exploitation du service public de traitement et de valorisation de déchets ménagers et assimilés par méthanisation et valorisation énergétique sur le site de l’unité Ametyst. L’exploitation actuelle d’AMETYST est gérée par un contrat de DSP qui prendra fin le 31 décembre 2024. Il convient d’envisager les modalités à venir d’exploitation de l’installation, en intégrant une filière CSR (TMB + incinérateur)
VOTE = CONTRE
C’est bien de faire un bon dans le temps, mais il serait mieux de ne pas réécrire l’histoire.
Les Verts avec leur représentante Nicole Stamm défendaient un projet d’une collecte des biodéchets avec méthanisation sur cette seule fraction.
Amétyst aurait dû être une petite structure de méthanisation des biodéchets avec un tri à la source, par le citoyen.
Or, la structure qui a été construite n’est absolument pas le projet des écologistes de l’époque mais bien le projet des industriels du déchet soutenu par les socialistes : une structure surdimensionnée avec un TMB (tri mécano biologique), qui ne trie pas bien, fait du mauvais compost, et exporte autant de déchets qu’elle en avale.
A l’époque les écologistes se battaient déjà pour un développement du tri des emballages, du tri des biodéchets à la source, un renforcement de la prévention.
La poubelle grise aurait été allégée et le TMB injustifié.
Mais comme aujourd’hui, les élus socialistes de l’époque n’ont pas cru au geste citoyen, n’ont pas cru à la capacité des gens de trier leurs déchets.
Ça a donné le TMB, avec 2 lignes, une en biodéchets qui devait grossir au fur et à mesure que le tri augmenterait, une sur le gris, car la décharge devait être » propre » et ne pas accueillir l’organique (responsable des rats, des odeurs, des mouettes, des émanations de méthane…).
Comme aujourd’hui, rien n’a été fait à l’époque pour mettre en place la politique zéro déchet, rien n’a été fait pour augmenter le tri des biodéchets à la source.
Cette mauvaise solution d’Amétyst est restée, avec une solution industrielle qui ne fonctionne pas, qui a engendré des nuisances autour de la décharge de Castries, et donc sa fermeture.
L’argent n’a pas été mis prioritairement dans la collecte mais dans le traitement différencié des flux. Ce que nous dénonçons encore aujourd’hui.
Le TMB n’a jamais été défendu par les écologistes. La solution défendue était un tri à la source des biodéchets et une méthanisation adaptée à son tonnage.
Donc je te remercie, Hervé de dénoncer ce projet, ces erreurs que les socialistes ont eux-mêmes produits à l’époque et qu’ils s’apprêtent à reproduire.
La solution n’est pas dans le traitement des déchets en fin de course mais bien à la source.
Les écologistes se sont toujours battus et se battent encore sur tout le territoire contre les incinérateurs quel qu’il soit. Contrairement à ce qui est dit, les écologistes ferment des fours au moment du renouvellement de leur DSP sur les incinérateurs existants.
Les écologistes se battent contre la filière CSR sur tout le territoire : à Béziers, mais également à Marseille avec à leur côté les socialistes.
Il y a une levée de bouclier contre les incinérateurs à plastique, au-delà des étiquettes politiques, au-delà d’une position dogmatique.
Pour conclure, je vais vous lire un extrait d’un courrier adressé en 2022 au Préfet de Haute-Loire par des médecins, professionnels de la santé.
…nous sommes face à un projet d’incinération de CSR …qui sera producteur et émetteur de grandes quantités de produits polluants hautement toxiques à l’origine de surrisques sanitaires et environnementaux désormais établis.
Nous, Médecins, professionnels de Santé de Haute-Loire, avons tenu par ce courrier, à vous alerter, quant aux risques élevés de mortalité et de morbidité en lien avec ce projet. Nous sommes d’ailleurs déjà fréquemment interrogés par nos patients sur les liens potentiels de certaines de leurs maladies avec les pollutions subies. D’ailleurs il nous parait important d’interroger l’Agence Régionale de la Santé ARA et Santé publique France sur l’intérêt de commencer à mettre en place un registre des cancers sur le secteur.
… nous, Médecins, sommes CONTRE ce projet industriel inabouti et dangereux tant pour la population de Polignac, du Puy-en-Velay et des alentours que pour l’environnement.
Connaissant votre implication sans faille pour veiller à l’intérêt général et à la population de notre territoire, nous ne doutons pas que face à ces nouveaux éclairages, vous nous soutiendrez en ne donnant aucune suite à ce projet industriel qui risque de se transformer en une « bombe à retardement » sanitaire.
Le conseil de l’ordre de la Haute-Loire à l’unanimité lors de la séance plénière du 12 octobre s’est déclaré opposé à ce projet.
Vous prétendez que notre vision ne marche pas alors que c’est vous qui empêchaient sa mise en œuvre.