Budget prévention déchet insuffisant

Conseil de métropole du 2 avril 2024

Intervention de Célia Serrano

Budget Primitif 2024 de Montpellier Méditerranée Métropole
Suite au DOB qui s’est tenu le 13 février 2024, il convient de prévoir les dépenses et recettes en fonctionnement et en investissement pour l’année 2024.

Vote = Contre

Ce n’est pas sérieux, nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux.

Mettons les moyens sur la prévention.
Oui ce sont des moyens financiers conséquents parce qu’il s’agit d’investissement humain.
Il nous faudrait des ambassadeurs du tri et des ambassadeurs eco-gestes avec des missions spécifiques et un encadrement réfléchi et stratégique car transversal : 
– accompagner les professionnels, les associations, l’événementiel, 
– sensibiliser les étudiants, les jeunes actifs, les touristes, 
– donner les moyens à l’ensemble de la population pour trier, expliquer et convaincre et par exemple préférer la consigne plutôt que l’usage unique.

– former les personnes qui accueillent tout le public, dans les Maisons pour tous, les MJC, les maisons communes situées sur tout le territoire.



Mettons les moyens sur l’économie circulaire.
Comment voulez-vous baisser les tonnages avec un budget prévention et économie circulaire si mince ?

Comment souhaitez-vous accompagner les modèles comme les ressourceries thématiques, modèles qui créent des emplois qualifiés et qui permettent de détourner des déchets, avec un budget si mince ?

Nous souffrons déjà de – 50 000 euros sur les subventions portant sur l’économie circulaire et des dispositifs dont j’avais demandé l’accompagnement sont déjà en danger.

L’investissement sur les ressourceries n’est pas suffisant.

Un exemple : mercredi, nous avons inauguré le point de réemploi dans la déchetterie de Montferrier sur Lez : en deux mois, ce point de réemploi a détourné 1 tonne 4 de mobilier pour le remettre sur le marché du réemploi.

M. Calva, vous soulignez la politique transversale de Mme Touzard : oui, mais les dispositifs que nous avons en commun sont réinterrogés, notamment ceux portant sur le gaspillage alimentaire, alors qu’il s’agit de prévention pour changer les comportements dès l’amont, dès la production et agir en équipe, ensemble pour détourner des tonnes d’aliments par an.

Accompagnons les modèles qui fonctionnent et qui détournent les déchets pour les mettre sur le marché du réemploi. 

Appelons les bonnes initiatives sans souffrir chaque année de coupes budgétaires : il leur faut de la sérénité sur les subventions apportées.
10 000 tonnes de déchets enfouis c’est un emploi ; 10 000 tonnes de déchets réemployés, ce sont 70 emplois qualifiés.

Changeons de regard sur les emplois des déchets : ce ne sont plus de « sales boulot » mais des nouveaux métiers : valoristes, coordinateurs de ressourceries : l’emploi du réemploi se doit d’être valorisé, accompagné et bien rémunéré.

Il faudrait porter l’innovation dans le pôle déchet et réfléchir à trouver des solutions alternatives quand les actions sont lentes, inhérentes à la machine administrative.

Il nous faudrait une politique holistique, transversale, basée sur les moyens humains. Ne nous trompons pas de modèle, parions sur l’engagement humain : celui de nos équipes que je salue ici, celui des acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire, celui de notre population. L’engagement de notre territoire.

Nous devons baisser les tonnages et ce sont ces moyens mis sur la prévention et l’économie circulaire qui le permettront.

Ce budget n’est pas à la hauteur. La crise des déchets va continuer de flamber par ces choix funestes. Il est plus qu’urgent de changer de paradigme et de se tourner vers l’écologie.