François Vasquez : « Ce qu’on nous propose avec la chaudière CSR c’est une deuxième usine Amétyst »

Midi Libre du 23 mars 2024

https://www.midilibre.fr/2024/03/23/francois-vasquez-ce-quon-nous-propose-avec-la-chaudiere-csr-cest-une-deuxieme-usine-ametyst-11843135.php

François Vasquez, l’ancien vice-président chargé de la stratégie de traitement des déchets à la Métropole estime que le scénario présenté et étudié par la collectivité est « une escroquerie intellectuelle ». Explications.

«Quel esprit malade aurait pu imaginer qu’en 2024, on nous proposerait de construire une chaudière à plastiques en ville?» François Vasquez persiste et signe: le scénario d’implantation d’une filière CSR pour limiter l’exportation des déchets de la Métropole en dehors de son territoire relève, selon l’élu de «l’escroquerie intellectuelle» et du «raisonnement fallacieux». «D’abord, si on avait mis en place la stratégie zéro déchet depuis plus de trois ans ce ne sont pas 111000 tonnes qu’il faudrait exporter comme aujourd’hui mais 75000 tonnes» lance-t-il.

« Une imposture dangereuse »

Pour l’élu, la construction d’un tel équipement revient à proposer «une deuxième usine Amétyst». «Cette usine a été présentée au début comme un exutoire, qui remplacerait un incinérateur. Mais elle n’a servi à rien. Et ce sont les mêmes hommes qui décident alors que si nous sommes dans une impasse c’est à cause de leurs choix» fustige-t-il.

François Vasquez fait notamment remarquer que la chaudière CSR intègre les papiers et les cartons dans son processus de production «alors que la réglementation nous interdit de les brûler». «C’est une imposture dangereuse» ajoute-t-il assurant que l’importance des refus, qui continueront donc d’être exportés en décharge ou vers des incinérateurs, ne sera pas de 55000 tonnes, comme indiqué lors d’une présentation faite aux élus, mais de 98000 tonnes. «Je le démontrerai bientôt avec des experts qui travaillent avec moi.»

L’opposition de Garosud ?

Sceptique devant le financement d’une telle opération par l’Ademe, «il y aura un problème d’argent car la chaudière va produire 85% de chaleur et seulement 15% d’électricité», il s’interroge également sur la pertinence de développer le réseau de chaleur des Grisettes. «On prend l’exemple de Laval mais ça n’a rien à voir avec Montpellier. La chaudière de Laval a répondu à un besoin industriel, celui de sécher les fourrages. Ici on n’a pas de besoins industriels et pas besoin de chaleur». François Vasquez prédit enfin, si le projet venait à être validé puis lancé à proximité d’Amétyst, «une levée de boucliers à Garosud». «Le quartier abrite 10000 personnes à proximité, a déjà Ametyst, le doublement de l’A9… La population ne l’acceptera pas et d’ailleurs pas seulement à Amétyst. Je propose plutôt qu’elle se fasse à Grabels, chez René Revol» lâche-t-il ironiquement.

François Vasquez, très critique sur le scénario CSR.Katia Shabut