Un nouveau projet plus « vert » pour le quartier Cévennes

Actu.fr du 9 mars 2024

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Une nouvelle place et deux nouveaux espaces verts intègrent désormais le nouveau projet de rénovation urbain du quartier Cévennes à Montpellier.
Des changements déjà visibles dans le quartier en attendant la démolition du bâtiment M au dessus des commerces.
Des changements déjà visibles dans le quartier en attendant la démolition du bâtiment M. (©CN / Métropolitain)

Par Cédric Nithard

À l’instar de la rénovation urbaine menée à la Mosson, le quartier Cévennes connaît également une transformation. Après la scission de la grande copropriété, des travaux d’aménagement de l’espace public ont déjà été menés. Mais le plus important est à venir comme le présente l’élue écologiste et vice-présidente de la Métropole de Montpellier Coralie Mantion avec un nouveau projet qui métamorphose le quartier avec comme axe d’apaiser les espaces et valoriser le patrimoine végétal du site.

Scission de la grande copropriété

S’il est de moindre envergure comparativement à celui de la Mosson, le projet de rénovation urbaine des Cévennes n’en est pas moins important. Débuté en 2019 avec les premières intentions présentées par Philippe Saurel puis l’intégration au programme de l’ANRU, Michaël Delafosse, devenu maire et président de la Métropole, a confié le dossier à sa vice-présidente, en charge de l’Aménagement durable du territoire, de l’Urbanisme opérationnel et de la maîtrise foncière, Coralie Mantion.

Comme cela était prévu, la scission de la grande copropriété – 918 logements et plus de 2 000 habitants – divise aujourd’hui de manière logique les bâtiments en douze copropriétés privées. Si la volonté est de ne pas y intégrer les bailleurs sociaux, la Métropole de Montpellier, à travers la SA3M, préempte les appartements à la vente afin d’acquérir à termes 30% de logements par bâtiment. Mais cette opération à surtout permis à la collectivité d’agir sur les parties extérieures dépendantes de la copropriété qui imposaient ainsi de lourdes charges sur une population précaire. À ce titre, la copropriété, dans une situation dégradée autant dans les intérieurs que les extérieurs, cumulait 700 000 € de dettes. 

Si beaucoup de choses restent encore à faire et que d’autres actions seront menées autour des douze copropriétés en 2024, une soixantaine de véhicules ventouses ont été enlevés et il a été opéré par endroit à un entretien de la voirie et des espaces verts. Le changement est par contre déjà clairement visible sur l’avenue du professeur Louis Ravas où devant les commerces, espace anciennement géré par l’ancienne copropriété, un parking a laissé la place à un large trottoir avec des bancs, une piste cyclable et des plantations. À noter également, la réouverture de la Maison de quartier Chabrol comprenant un lieu d’accès multimédia géré par l’association AVEC et une permanence de la maison de santé pluridisciplinaire Villa Ravaz. 

Un travail de dentelle

En 2022, lors de l’inauguration de la Maison du projet Cévennes, Coralie Mantion avait prévenu du « travail de dentelle » qu’imposait la rénovation du quartier avec la nécessité de consulter au maximum. « Habitant le quartier, j’avais une appréhension particulière car je voyais au quotidien comment les espaces sont vécus par les habitants et en ayant leurs remontées des concertations, on voyait que le projet initial ne répondait pas aux attentes » confie-t-elle. C’est pourquoi les équipes de l’Agence HYL ont requestionné le projet pour apporter une réelle transformation au quartier. De nouvelles orientations importantes que la vice-présidente défend avec fierté aujourd’hui.

Un projet qui tient particulièrement à coeur à Coralie Mantion.
Un projet qui tient particulièrement à cœur à Coralie Mantion. (©CN / Métropolitain)

« C’est un des projets que je pilote qui me tient le plus à coeur car il comporte des marqueurs écologiques forts. On me pose souvent la question de la compatibilité à être une vice-présidente à l’urbanisme et écologiste. Ce genre de projet comme celui de l’agriparc montre que l’on redessine la ville sur elle-même en préparant la ville au réchauffement climatique. On crée du lien avec des espaces de vie et de respiration qu’il n’y avait pas avec un nouveau parc et une nouvelle place centrale pour le quartier tout en redynamisant les commerces et en les diversifiant pour une offre commerciale à destination des habitants du grand quartier Cévennes », explique-t-elle avant de détailler le projet.

Une nouvelle place

Afin d’ouvrir la copropriété sur le quartier, le bâtiment M, donnant sur l’avenue du professeur Louis Ravas, sera détruit offrant ainsi un large espace jusqu’au gymnase Bernard Jouanique. Les commerçants, « éléments structurant du quartier », actuellement au pied de l’immeuble seront relocalisés à proximité et notamment dans une partie des garages sous la première dalle qui sera elle réaménagée pour offrir un vrai lieu de vie pour les enfants et les habitants.Vidéos : en ce moment sur Actu

Le bâtiment M sera détruit créant une large ouverture sur la future place.
Le bâtiment M sera détruit créant une large ouverture sur la future place. (©CN / Métropolitain)

Ces commerces donneront directement sur la nouvelle place avec la possibilité, à l’instar de la boulangerie qui s’y implantera, d’installer une terrasse. « L’idée est que cette place attire des personnes des quartiers avoisinants » espère Coralie Mantion. Une nouvelle place qui bénéficie déjà d’une importante végétalisation dans un quartier comptant près de 546 arbres dont vingt remarquables. À ce titre, l’élue écologiste souligne la sauvegarde de 157 arbres menacés dans le projet initial. « La richesse du site c’est sa couverture végétale. Il y a des espaces verts de partout qu’il fallait préserver et renforcer » insiste-t-elle.

Un nouvel espace vert et un grand parc

L’arche du bâtiment I, où passe la rue Fabri de Peiresesc, sera bien démolie tel que c’était prévu dans le projet initial mais il faut désormais y ajouter toute la partie côté passage de l’Ubac créant ainsi une autre large ouverture. Et à cet endroit justement, en concertation avec les habitants pour en déterminer les usages précis, un grand espace vert sera aménagé. « Cet espace sera un lieu de vie mais surtout créera du lien entre les habitants. Actuellement, la partie pavillonnaire et la copropriété se tournent le dos » pointe Coralie Mantion.

L'arche et la partie à sa droite du bâtiment I seront démolies.
L’arche et la partie à sa droite du bâtiment I seront démolies. (©CN / Métropolitain)

Si dans le projet initial le groupe scolaire Brès-Daubié devait déménager dans une parcelle voisine acquise par la Ville, celui-ci sera bien localisé à termes dans un autre site encore en discussion tandis que la parcelle déjà très végétalisée sera entièrement ouverte au public offrant ainsi un autre espace vert au quartier concluant également le chemin de l’aqueduc. Dès juin, les enfants de l’école pourront déjà profiter de ce parc de 5 000m2 avant son ouverture au grand public en 2026.

« L’objectif, dans l’idée de la ville du quart d’heure, est que chaque habitant trouve à quinze minutes de chez lui des commerces et un espace vert » rappelle Coralie Mantion. Le passage qui conduit de la copropriété au groupe scolaire, en longeant la zone pavillonnaire, sera réaménagé pour apporter plus de confort aux parents et aux enfants. En attendant le déménagement de l’école, des travaux d’apaisement seront réalisés sur le parvis afin sécuriser les entrées et sorties des élèves.

Deux bouclages

Un autre « travail de dentelle » est engagé entre la SA3M et les douze copropriétés afin de clairement définir les limites de chaque copropriété et donc les espaces relevant de l’espace privé et de l’espace public permettant notamment de redéfinir les zones de stationnement. Dans ce domaine, les voies de circulation seront retravaillées avec deux bouclages dans le quartier pour que la rue Paul Rimbaud et l’avenue de Professeur Louis Ravas ne servent de voies de transit entre les quartiers et n’est d’usage que l’accès aux copropriétés. Quant au stationnement pour les résidents, une des dalles sera reprise pour créer deux étages de parking.

La deuxième dalle sera reprise pour créer un parking à deux niveaux..
La deuxième dalle sera reprise pour créer un parking à deux niveaux.. (©CN / Métropolitain)

Les travaux de voirie concrétisant les deux bouclages sont espérés d’ici la fin du mandat. La démolition de l’arche et d’une partie du bâtiment I est envisagée en 2026-2027 et celle du bâtiment M en 2028-2029. Soixante-dix logements sont concernés par ces démolitions avec des solutions de relogement proposés notamment dans les appartements préemptés par la SA3M. Un projet global à hauteur de 50M€ ayant bénéficié d’une rallonge de 2,6M€ de la part de l’ANRU dont l’aboutissement par la création de la nouvelle place est donc espéré en 2030.

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