Après l’éviction de François Vasquez, les Écologistes dans la nuance

Actu.fr du 27 février 2024

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François Vasquez ayant vu ses délégations retirées après ses désaccords avec la majorité, que vont faire les élus écologistes ?

Les groupes des élus écologistes lors de l'investiture de Michaël Delafosse.
Les groupes des élus écologistes lors de l’investiture de Michaël Delafosse. Quatre ans plus tard, la confiance n’est plus totale (©CN / Métropolitain (Archives))

Par Cédric NithardPublié le 27 Fév 24 à 13:45  

En désaccord avec Michaël Delafosse sur la conduite de la stratégie Zéro déchet avec désormais l’éventualité de construire une filière CSR et les propos dans Midi Libre de François Vasquez, le retrait de ses délégations n’a pas été une surprise mais c’est tout de même un coup de tonnerre dans la majorité. De quoi interroger les Écologistes dont fait partie l’ex délégué à la Collecte, tri, valorisation des déchets. Avec comme toujours quelques nuances.

« Il y a des engagements envers les Montpelliérains, il faut les tenir »

Sur une ligne quasi similaire, Coralie Mantion regrette également la situation. « Je déplore que François Vasquez ait perdu sa délégation. C’était l’élu le mieux à même de mettre en place la politique Zéro déchet et donc de réduire drastiquement les poubelles grises du territoire. Les écologistes sont foncièrement contre cette filière CSR, c’est donc un désaccord avec la majorité et les socialistes », juge la vice-présidente de la Métropole de Montpellier qui rappelle les enjeux de la consultation : « On rentre dans une échéance de débat et beaucoup de maires veulent connaître les tenants et aboutissants d’autant qu’il est difficile d’estimer le coût de cette filière et que ce n’est pas un exutoire puisqu’elle produit des déchets dont 70% sont à mettre dans des décharges ou dans un incinérateur… La diminution des déchets est trop minime par rapport à son coût. Nous pensons qu’il faut mettre les moyens en amont et croire aux gestes citoyens de tri et de valorisation. L’espace de dialogue existe encore et est possible avec Michaël Delafosse. Ce projet est antinomique avec la politique Zéro déchet qui consiste à réduire les déchets à la source et pas à les détruire en fin de course. On espère qu’il entendra la voix des écologistes sur ce débat ».

Si pour l’heure, la déléguée à l’Aménagement durable du territoire, à l’Urbanisme opérationnel et à la Maîtrise foncière de la Métropole de Montpellier exclut démissionner ou partir à l’affrontement avec Michaël Delafosse, elle reste attentive. « Le dialogue existe sur d’autres projets. Je porte le PLUI, il y a encore des arbitrages à faire sur lesquels nous avons des désaccords dans certains secteurs sur Montpellier, en particulier sur Cambacérès. Moi aussi j’attends des positionnements sur ces dossiers ». Et, ayant conduit la liste des Verts au premier tour après l’éviction de Clothilde Ollier, de rappeler sur le terrain politique : « Il y avait des engagements de campagne d’entre-deux-tours et de programmes forts comme l’arrêt de l’urbanisation à Cambacérès ou la préservation de la ceinture verte de Montpellier, et c’est pour cela que nous avons fait alliance avec les socialistes, ce sont ces engagements que j’attends que l’on tienne. Si Michaël Delafosse a été élu maire-président, c’est aussi grâce aux écologistes car nous avons fait des avancées sur son programme. Il y a des engagements envers les Montpelliérains, il faut les tenir ».

Si la confiance n’est pas encore totalement rompue avec tous les écologistes, à moins d’abandonner la filière CSR, Michaël Delafosse va devoir manoeuvrer habilement… faute de quoi, la gouvernance apaisée l’étant de moins en moins, sa majorité pourrait perdre une de ses composantes. Dans ce sens, chacun a certainement conscience que le conseil de métropole du 2 avril s’annonce décisif pour la suite de la mandature.