Actu.fr du 26 février 2024
Après une interview dans laquelle François Vasquez ne mâche pas ses mots, l’élu en charge à la métropole de la mise en place de la politique Zéro déchet, perd sa délégation
Depuis plusieurs semaines, François Vasquez multiplie les coups de gueule. En cause, le choix de la construction d’une filière CSR pour incinérer une partie des déchets dont les plastiques. Porteur de la politique du Zéro déchet, la dernière sortie dans la presse ce week-end du vice-président et délégué à la Collecte, tri, valorisation des déchets de la Métropole de Montpellier n’est pas passée. Son président Michaël Delafosse lui retire sa délégation.
Contre la filière CSR
En donnant cette interview publiée dans Midi Libre dimanche, François Vasquez savait sans doute qu’il ne ferait plus long feu au sein de l’exécutif de la Métropole de Montpellier. L’idylle avait débuté en juin 2020 quand les Verts avaient rejoint Michaël Delafosse dans l’entre-deux-tours des municipales. Le candidat avait alors repris l’expertise citoyenne de la stratégie Zéro déchet avancée quelques mois plus tôt par François Vasquez.
Après avoir vu passer la gratuité des transports en commun ou la candidature à la capitale européenne de la culture, le délégué à la Collecte, tri et valorisation des déchets regrettait régulièrement, dans la presse et au sein des hémicycles municipal et métropolitain, l’urgence et le retard de la mise en place de sa stratégie. Le dernier épisode en date sur le choix possible d’une filière CSR a achevé ses convictions. « C’est un train fou, un futur scandale, un cancer technologique. C’est bien pire qu’Ametyst au niveau économique et environnemental » juge-t-il dans Midi Libre, lui qui s’est fait connaître justement en se battant contre l’implantation de l’usine de méthanisation.
François Vasquez attaque
Si, après avoir obtenu le report du vote de la délibération portant sur la filière CSR, le débat a déjà commencé lors du dernier conseil de métropole, François Vasquez ne s’est pas montré tendre dans son interview. « Que Michaël Delafosse n’y connaisse rien sur les déchets, c’est factuel, que son cabinet soit plus que faible pour gérer une solution et les urgences, c’est un fait. Mais que le DGS Olivier Nys fasse de la politique c’est ce que j’ai constaté depuis le début de mon mandat. Ce n’est pas de bon ton de le dire mais…. La volonté de planter le système de la part du DGS date de 2020 et est originelle. C’est quatre ans d’usure où on s’est foutu de ma gueule » attaque-t-il.
En désaccord sur le fond et la méthode, François Vasquez ne laisse entendre pas beaucoup d’issue quant à son avenir. « Je suis contre l’idée de démissionner car je suis légitime. C’est à Michaël Delafosse de tirer les conclusions, qu’il assume de me démettre de mes responsabilités. Je ne vais pas rester, c’est clair. Ma démission est actée mais je n’ai pas à dire, de façon honteuse je m’en vais. Je ne peux plus supporter ce DGS, ce cabinet et ce président. Dans ma tête je suis déjà parti mais je réfléchis à la manière dont je vais le faire ». Il n’aura pas à le faire.
« rupture de confiance »
Autant dire que les différents intéressés n’ont pas apprécié la teneur des propos. Ainsi Michaël Delafosse a pris la décision ce lundi 26 février de retirer, avec effet immédiat, à François Vasquez sa délégation à la Métropole. « Par ses dernières déclarations dans la presse ce week-end, qui viennent s’ajouter à des propos mensongers, outranciers et déloyaux envers l’exécutif de la Métropole, ses fonctionnaires et moi-même, il a fait le choix de s’exclure de la majorité. Avec regrets, j’ai donc prix acte de cette rupture de confiance irréversible » explique le président dans un courrier envoyé aux maires de la collectivité.
Ce dernier précise par ailleurs que « les discussions sur les dossiers qu’il portait jusque-là se poursuivront dans les prochaines semaines avec le même impératif de dialogue et de transparence ». Le prochain conseil de Métropole du 2 avril, durant lequel sera connu le remplaçant de François Vasquez et sera votée la délibération sur la filière CSR, s’annonce électrique.