Montpellier Méditerranée Métropole : Grandes orientations budgétaires

Hérault Tribune du 13 février 2024

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Renaud Calvat, le 1er vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole a présenté le rapport d’orientations budgétaires pour ouvrir le DOB : débat d’orientations budgétaires. En liminaire donc, le maire de Jacou note l’importance de ce débat annuel de rénovation budgétaire, en préparation du vote du budget primitif qui aborde les défis pour l’année 2024, notamment la gestion de l’inflation, des taux d’intérêt élevés, et une hausse significative du coût de traitement des déchets, principalement due aux taxes sur l’exportation.

Si le Grand argentier de la Métropole a partagé des nouvelles encourageantes concernant la baisse de la facture énergétique, il a aussi présenté un graphique illustrant l’évolution des taux d’intérêt, en démontrant que les conditions étaient autrefois plus favorables à l’emprunt. Mais face aux taux d’intérêt actuels, il a expliqué la stratégie de diversification de la dette.

Concernant les recettes, Renaud Calvat a mis en avant le dynamisme fiscal du territoire, avec une augmentation notable du versement mobilité et des bases de la CFE (+3,9%). Le 1er vice-président a réaffirmé l’engagement de « ne pas augmenter les taux de fiscalité des ménages pour 2024. » Les charges liées à la dette et au personnel ont également été discutées, ainsi que les défis posés par la gestion des déchets. Il a présenté les priorités budgétaires pour 2024, notamment en matière de mobilité, de soutien aux communes, et d’investissement dans l’infrastructure et le développement économique. Si l’homme a toujours de l’énergie et de l’enthousiasme, on pouvait noter ici un optimisme mesuré pour l’avenir.

Abdi El Kandoussi, proche de Philippe Saurel, et membre du groupe « Montpellier Citoyens », considère ce rapport comme « très curieux » n’apportant « aucune information sur la politique qui sera suivie par la Métropole en 2024. » Et l’ex-Président de TaM juge même ce rapport « très inquiétant pour le devenir des finances de la métropole. »

François Vasquez fait presque figure de proue des oppositions, depuis qu’il a annoncé : « je ne signerai pas des centaines de millions pour une absurdité !» On parle ici de gestion des déchets et d’un « four à plastique. »

Ce mardi 13 février, le Vice-président, délégué à la Collecte, tri, valorisation des déchets et à la Politique zéro déchet explique que l’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) n’est pas due à l’exportation des déchets, contrairement à celle de 2020, mais à l’inflation, à l’augmentation de la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes), et au maintien des volumes de déchets. Il n’a pas oublié de critiquer le manque de mise en œuvre de la stratégie zéro déchet.

François Vasquez a fait remarquer qu’il sera très attentif à la discussion à venir sur la possibilité de construire une usine d’incinération pour les déchets plastiques dans une chaudière, une option qu’il juge coûteuse et inefficace. Il a bien mis en avant qu’il était à la disposition des maires pour en expliquer les raisons et en faire la démonstration.

Mais le Vice-président a révélé que l’Europe et la France avaient décidé d’imposer une TGAP climatique sur la filière CSR (Combustibles Solides de Récupération), ce qui, selon lui, signe la fin de cette filière en raison de son coût prohibitif. Il a mis en garde contre les implications financières désastreuses pour la métropole si elle persistait à suivre la filière CSR, évoquant l’absence de financement fléché et le risque d’abandon du soutien par l’État.

Manu Reynaud va mettre en avant l’incontournable Plan Climat Air Énergie Territorial solidaire l’outil réglementaire qui permet à la Métropole de mettre en place une politique d’adaptation au changement climatique. En soulignant très cash : « il faut un Big-Bang des déchets ! » Comprendre : explosion, révolution, remise en question, assurément les jours et semaines qui vont suivre seront à n’en pas douter riches d’enseignement sur cette question de la gestion des déchets qui s’est imposée comme centrale. 

Michaël Delafosse a su souligner la complexité de la construction du budget dans un contexte économique difficile, marqué par des taux d’intérêt élevés, un choc énergétique persistant et une problématique majeure liée à la gestion des déchets. Il a garanti la stabilité de la taxe foncière et a noté l’importance des travaux de lutte contre les inondations financés grâce à la Gemapi. Mais il a surtout évoqué la politique culturelle, de mobilité, sportive et de voirie, financée par le dynamisme économique de la métropole et donc la nécessité de maintenir cette dynamique pour assurer le financement des services publics.

Le Président n’a pas boudé la question épineuse des déchets, en pointant le déficit significatif dans ce domaine, exacerbé par l’absence de solutions locales et la dépendance à l’exportation des déchets.  « Ici, le coût de gestion des déchets c’est le double, le double de la moyenne nationale ! » Et il citera la noria des 4500 camions qui partent « dans le Gard, dans l’Aude, dans les Pyrénées-Orientales, dans le Tarn-et-Garonne, et une partie à Sète. » Il y aurait comme un gros bug et l’anecdote avec François Commeinhes est symptomatique, quand le maire de Sète explique pouvoir prendre 5000 tonnes de déchets l’hiver, mais rien l’été, vu l’augmentation de la population sur l’île singulière et alentour.

Le président Michaël Delafosse a insisté sur la nécessité de réduire les déchets et d’explorer des solutions pour améliorer la situation, il aura même une formule choc  : « on envoie nos merdes ailleurs ! » Puis il insistera sur la responsabilité collective face à ce défi, « nous sommes aujourd’hui la seule métropole de France à ne pas avoir de solutions et à être en situation d’export. » Déchets, combustibles solides de récupération (CSR), four à plastique, c’est le feuilleton du printemps 2024.

Mémo, le Conseil Métropolitain de Montpellier Méditerranée

Memo : la séance plénière du Conseil de Montpellier Méditerranée Métropole permet l’adoption de projets d’envergure métropolitaine, suivant un processus de vote majoritaire.

Pour rappel, le Conseil Métropolitain de Montpellier Méditerranée Métropole est une assemblée de 92 membres élus. C’est une instance qui est constituée d’une diversité de voix, une diversité qui s’entend avec les Maires et les Conseillers municipaux de l’ensemble des 31 communes membres, désignés par leurs Conseils Municipaux. Fonctionnement : les décisions prises par le Conseil de la Métropole prennent effet à la suite de leur publication officielle et de leur transmission aux services préfectoraux, qui garantissent une application conforme aux cadres légaux en vigueur.