Actu environnement du 09 février 2024
Certaines collectivités, comme la Métropole de Montpellier, proposent plusieurs solutions de tri et de collecte des biodéchets. Mais parfois il faut faire machine arrière pour maîtriser les coûts. Reportage vidéo.
Depuis le 1er janvier 2024, la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) impose à toutes les collectivités chargées des déchets de proposer des solutions de tri des biodéchets aux citoyens. Depuis plusieurs années, certaines d’entre elles ont pris les devants en testant plusieurs dispositifs.
Depuis 2020, une stratégie « zéro déchet » a été engagée par la Métropole de Montpellier par exemple, et les biodéchets y ont toute leur place. Il est aujourd’hui proposé aux citoyens de développer et de gérer des composteurs de quartier, avec des formations gratuites et un accompagnement de la métropole. Celle-ci propose aussi une distribution gratuite de composteurs individuels et la collecte en porte-à-porte des biodéchets. Toutefois, cette dernière coûte très cher et, avec le temps, les bacs sont de moins en moins sortis, de moins en moins utilisés. Les résultats sont décevants. Voir le reportage vidéo.
Les points d’apport volontaire à la place du porte-à-porte
La métropole expérimente depuis peu des points d’apport volontaire. Cela permet d’optimiser la collecte, de massifier les biodéchets dans des installations placées de façon stratégique. Les résultats seraient prometteurs. Des milliers de bio-seaux sont en cours de distribution accompagnés de sacs en papier pour leur dépôt. La précision est importante car, en effet, parmi les habitants qui trient leurs biodéchets (porte-à-porte ou points d’apport volontaire), beaucoup utilisent des sacs plastiques, ce qui est totalement contre-productif. Conséquence : entre 15 et 20 % de refus dans le centre de tri. Voir le reportage vidéo.
La collecte des biodéchets en points d’apport volontaire, bien que moins chère que le porte-à-porte, nécessite une organisation plus précise : les bacs d’apport doivent être nettoyés une fois par semaine pour éviter les odeurs. Cela implique qu’un camion, spécialement conçu pour nettoyer très rapidement les bacs, suive le camion de collecte et nettoie les bacs au fur et à mesure. Difficile encore d’évaluer la pertinence de ce service, mais il semblerait que les résultats soient encourageants. Les points d’apport volontaire devraient donc se multiplier pour remplacer peu à peu la collecte en porte-à-porte. Reste à davantage communiquer sur l’intérêt de bien trier, d’un point de vue environnemental et économique.
Les revers du TMB encore dans les esprits
La Métropole de Montpellier n’était pas en avance sur le sujet et pour cause, en 2008, elle avait investi dans une usine de tri mécanobiologique (TMB). Un process industriel qui permet de traiter les ordures ménagères mélangées et d’en sortir un compost à la norme NFU-44051 pour le revendre aux agriculteurs locaux.
Or, la qualité de ce type de compost a été remise en cause et il sera bientôt interdit pour un retour à la terre. Un sacré revers pour un investissement initial de plus de 70 millions d’euros de la collectivité. D’autant que l’usine a besoin de ces déchets pour produire du biogaz qui alimente en chauffage tout l’écoquartier à proximité. Un circuit réservé aux biodéchets triés à la source a bien été développé, mais pour l’instant les quantités collectées sont encore très loin d’assurer cette fonction énergétique.