Conseil de Métropole du 3 octobre 2023
Présentation par Coralie Mantion
Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) – Phase 2 – Convention relative au financement des études et des procédures – Convention relative au financement des acquisitions foncières
Cette délibération traite de deux conventions en lien avec la réalisation de la phase 2 de la LNMP :
– La première prévoit un besoin de financement des études de 24,185 M€ HT, dont 1,051 M€ à charge de la Métropole ;
– La seconde prévoit un besoin de financement des acquisitions foncières de 12M€, dont 521 400 € à charge de la Métropole
En 2013, sort le rapport Duron, du nom de son porteur Philippe Duron.
Il met un arrêt au tronçon Béziers-Perpignan, pourtant primordial pour proposer aux voyageurs qu’ils soient languedociens ou européens, une alternative rapide, concurrentielle à la voiture.
A cette époque, ce report aux calendes est justifié par la nécessité d’améliorer l’ensemble du réseau, plutôt que de continuer à favoriser la seule grande vitesse.
Mais les faits sont là, aucun chantier de restauration d’ampleur du réseau n’a été mis en place. Et pire, une panoplie d’ingénieurs nous ont expliqué qu’il fallait par exemple dédoubler l’autoroute A9. Tous les moyens financiers sont mis dans le bitume et le pétrole.
Les chiffres sont parlants :
De 1995 à 2020, La France a investi deux fois plus dans les routes que dans le rail : 278 milliards d’euros pour les routes contre 130 milliards pour le rail, trains urbains, métros et trams inclus.
Alors que nous étions déjà bien informés de la réalité du dérèglement climatique et les causes, la France dont les élus locaux, ont continué à investir dans les routes.
L’urgence climatique nous imposent de réduire drastiquement, et au plus vite, les transports polluants. Le transfert de la route vers le rail du transport de voyageurs et de marchandises fait partie des réponses à cet enjeu.
Sur notre territoire, délester l’axe autoroutier du littoral méditerranéen, emprunté chaque jour par plus de 10 000 poids lourds est une priorité.
30 ans que la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan est dans les cartons
30 ans que nous attendons cette ligne pour développer le transport ferroviaire
30 ans que les écologistes demandent que la ligne soit mixte fret-voyageur de bout en bout.
Et enfin, enfin, le comité de pilotage de la LGV a acté, la semaine dernière, de nouvelles études pour analyser divers scénarios qui permettrait de créer une ligne compatible avec le fret et ainsi délester l’A9. Le tunnel dans les Corbières est envisagé. La desserte de Béziers par l’actuelle gare est aussi étudiée.
Les écologistes sont enfin entendus. Ces options nous les demandions depuis le début.
C’est avec soulagement que nous accueillons cette bonne nouvelle.
Et que nous voterions pour cette délibération qui concerne la tronçon Béziers-Perpignan.
Mais nous restons mobilisés sur le tronçon de la phase 1. Car la ligne nouvelle Montpellier-Béziers devrait coller l’autoroute A9 pour réduire l’impact environnemental sur la biodiversité, pour réduire l’artificialisation des terres agricoles, pour réduire les nuisances sonores et enfin pour préserver la voie Domitienne, ancienne voie romaine qui reliait l’Italie à l’Espagne en passant par la Gaule narbonnaise. Un monument qui date de plus de 2000ans, soit avant notre ère.
Et concernant le Bassin de Thau, le projet actuel pourrait amener à un appauvrissement considérable de l’offre de TGV sur Sète et engendrer un enclavement de ce territoire. Car je le rappelle, les usagers ne peuvent pas rejoindre la gare Sud de France de Montpellier par les trains du quotidien.