Conseil de métropole du 31 mai 2022
Intervention de Coralie Mantion
Sécurité, fluidité, continuité voilà les objectifs qui doivent guider notre politique cyclable sur le territoire de la métropole.
Ce réseau vélo ne doit pas s’écarter de ces 3 objectifs, au risque de ne pas être à la hauteur des attentes des cyclistes du quotidien actuel.les et en devenir dont de nombreux professionnels qui se tournent vers ce moyen de transport. En effet, notre réseau vélo se doit être co-construit au regard des usages quotidiens. Il ne peut pas être uniquement construit en traçant des lignes, des parcours sur des cartes sans prendre en considération la réalité des usages. Cette réalité des usages qui je le redis appelle de la sécurité, de la fluidité et de la continuité.
Pendant la campagne du 1ier tour, les écologistes traversaient le tunnel de la Comédie à vélo : ce sera possible un jour, c’est non seulement souhaitable, mais nécessaire, ce n’est peut-être pas pour demain, ce sera donc pour après-demain, c’est inéluctable. Ce sera un signe fort de reconquête de la ville par ses habitant-es.
Le choc des mobilités : c’était la promesse. Le Réseau Express Vélo que nous votons, c’est aujourd’hui le projet concret. Laissons derrière nous le S.D.M.A., (Schéma Directeur des Mobilités Actives) un acronyme techno, qui aura vécu plus de 4 ans, sans aucune réalité.
Ce REVE s’exprime en milieu très urbain, mais également en zone péri-urbaine et rurale. Il est en effet malheureux de constater que c’est en zone rurale que l’on apprend le plus tôt à faire du vélo… mais que l’on arrête aussi le plus vite de le pratiquer faute de réseaux sécurisés. Ce sont ces territoires au sein desquels la dépendance à la voiture est forte en l’absence d’alternatives crédibles pour des courts ou moyens déplacements. Le vélo ne peut certes pas se substituer tout le temps à la voiture mais l’assistance électrique le rend aujourd’hui très efficient pour des trajets habituellement faits en voiture. Mais pour cela, il faut des pistes cyclables sécurisées, fluides et qui garantissent une continuité des trajets. Nous y travaillons à travers ce réseau vélo.
Aujourd’hui, nous votons un projet, un espoir, des volontés. Le plus important est devant nous : le réaliser et mobiliser les importants budgets dont nous disposons, respecter des calendriers et surtout ne pas décevoir comme l’ont fait nos prédécesseurs. L’affichage, gardons le pour les campagnes électorales, là il s’agit de politiques publiques et nous serons jugés sur pièce. Nous partons de loin mais quand il y a une volonté politique, il y a une piste cyclable. Ce sont 230 kilomètres de linéaires qui vont être repensés dont 70 % seront réalisés au cours du mandat 2020-2026. Depuis l’anneau vélo au centre de la Métropole, essentiel et prioritaire, jusqu’aux confins de la Métropole.
Parlons méthode, les objectifs ne sont rien s’ils ne sont pas partagés, nous avons la chance à Montpellier de disposer d’un important réseau associatif qui nous accompagne, qui nous pousse, et qui nous apporte une expertise d’usage essentielle et fondamentale à la mise en place d’un réseau non seulement utile mais efficace. Vous l’avez remarqué, aujourd’hui, il y a toujours plus de vélos, souhaitons même qu’il y ait des embouteillages de vélos au plus vite.
Plus de 28 000 dossiers déposés pour l’aide à l’achat de vélo électrique, c’est un immense succès. Il faut continuer. Il y aura toujours des grincheux pour expliquer que certains les utilisent pour les loisirs, ou en avaient les moyens.
Nous leur répondons une chose : comme il faut apprendre à mettre le pied à l’étrier, il faut apprendre à mettre le pied à la pédale et cette aide est un moyen très efficace de le faire : la preuve. Les écologistes voteront bien évidemment avec enthousiasme le prolongement de cette aide.
Pour la suite, il nous faut travailler avec les usagers, les associations, les professionnels du cycle pour toujours parfaire ces aides, ces coups de pouces les, adapter notamment sur le vélo mécanique. Une voiture en moins sur l’espace public, c’est plus d’espace pour les piétons, pour les vélos, pour les transports en communs efficaces, et aussi pour la santé, pour se sentir libre. Saluons aussi la nouvelle aide pour les professionnels vélos cargo et triporteurs.
Pour conclure, je rappellerai que le vélo c’est aussi une filière économique et de création d’emplois importantes. Le Portugal l’a par exemple compris avec plus de 8000 emplois directs dans la filière et une place de leader européen devant l’Italie et l’Allemagne. La France accuse un retard important faut de vision politique. Ayons cette vision à l’échelle de notre territoire.