Plus de 400 organisations appelaient à une marche nationale le 28 mars dernier partout en France pour exiger une VRAIE Loi Climat à la hauteur de l’urgence écologique.
Le projet de loi « Climat et résilience », discuté depuis ce 8 mars 2021 à l’Assemblée nationale sera le dernier texte législatif du quinquennat consacré à l’environnement.
Après s’être renié sur de nombreux sujets (glyphosates, nicotinoïdes, droits à polluer, ratification de plusieurs traités de libre-échange dont le CETA, prolongation des centrales à charbon, permis d’exploitation d’hydrocarbures, soutien financier sans précédent aux secteurs aérien et automobile sous couvert de crise économico-sanitaire, etc.) et avoir été reconnu coupable d’inaction climatique, le gouvernement doit :
- saisir cette ultime occasion
- cesser de saborder les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat
- prendre enfin de vraies mesures à la hauteur des enjeux climatiques.
Les avis sont unanimes tant au sein des différents conseils qui ont eu à se pencher sur le projet de loi, qu’au sein des partis politiques écologistes et des associations environnementales: le projet de loi « Climat et Résilience » du gouvernement est absolument insuffisant pour permettre à la France d’atteindre ses objectifs Climat:
- Le Haut Conseil pour le Climat, un organe composé par des scientifiques et créé par le gouvernement lui-même, après avoir rappelé que l’État n’a pas respecté ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), conclut que “ces mesures ne permettraient pas à la France de rattraper son retard dans la transition bas-carbone.”
- Le Conseil national de la transition écologique “s’inquiète de la baisse insuffisante des émissions de GES induite par cette loi, et demande de mobiliser les moyens, leviers d’action et outils de politiques publiques nécessaires” (point 13 du rapport).
- Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) estime que les mesures sont “souvent limitées, souvent différées, souvent soumises à des conditions telles qu’on doute de les voir mises en œuvre à terme rapproché”, souligne que le rapport de présentation du projet de loi “met en évidence le non-respect récurrent, et annoncé à l’avance, des objectifs fixés” et juge que le report permanent de l’effort “enlève toute crédibilité à la trajectoire affichée”.
Pour finir, ce projet de loi est en totale inadéquation avec les attentes et propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat et avec le nouvel objectif européen de réduction des émissions des gaz à effet de serre, (-55 % d’ici à 2030, contre -40 % visés par le projet de loi).